Trois ans après son décevant Monuments Men, George Clooney revient à la réalisation avec Bienvenue à Suburbicon, une énième critique de la société américaine et de ses banlieues un peu trop propre en apparence. Clooney parvient-il à se différencier ?
Bienvenue à Suburbicon – Metropolitan FilmExport – 2017
Synopsis : Dans une banlieue dorée des années 50, une famille modèle va se retrouver emportée dans une spirale incontrôlée faite de chantage, trahisons et représailles en tout genre après un cambriolage meurtrier.
Bienvenue à Suburbicon est à la base un scénario des frères Coen écrit dans les années 80 qu’ils n’ont évidemment pas tourné puisqu’on trouve George Clooney derrière la caméra pour son sixième film. En sortant de la salle, difficile de comprendre son triomphe à la Mostra de Venise. Le film est plaisant mais souffre de deux problèmes.
Son premier point négatif est la double intrigue avec des tons différents. D’un côté on assiste l’arrivé de la première famille noire dans cette banlieue, un événement qui anime les voisins et fait remonter à la surface le racisme de l’époque en écho avec l’actualité, en particulier de cette année post-élection de Trump… Et d’autre part, on suit les tribulations comiques du naïf Gardner Lodge joué par Matt Damon et du reste de sa famille composée de Julianne Moore et du jeune talentueux Noah Jupe. Deux tons à l’opposé dont le lien ne s’impose qu’à la fin alors que le spectateur se questionne sur leur intérêt tout au long du film, plus intéressé par cela que par le film en lui-même ?
L’autre problème provient du scénario en lui-même, dans l’idée que l’on ressent beaucoup trop la plume des frères Coen et pas du tout la patte de George Clooney. Comme si les frères Coen avaient réalisé eux-même ce film à la place de Clooney. Leur présence se fait trop ressentir et brime la réalisation et l’empêche de se lâcher. Malgré tout cela, Bienvenue à Suburbicon reste un film correcte et très amusant dans sa dernière partie lorsque tout part en vrille et met à l’honneur le jeune comédien Noah Jupe dont la carrière est à surveiller.
5/10
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