Présentée lors du dernier festival Séries Mania, Aspergirl est disponible depuis ce jeudi 6 avril sur OCS. Cette comédie qui traite du spectre de l’autisme va vous faire découvrir cette différence d’une nouvelle manière.

Synopsis : Louison, 38 ans, mère célibataire récemment séparée, découvre qu’elle présente un trouble du spectre de l’autisme lorsqu’on diagnostique son fils Guilhem, 11 ans, qui a blessé un camarade de classe le jour de la rentrée. À peine se sent-elle libérée par cette révélation qu’une enquête sociale démarre pour savoir si elle doit conserver la garde de son enfant. Louison décide alors d’apparaître la plus « normale » possible aux yeux de l’enquêteur social. Mais ni elle, ni sa famille ne sait vraiment ce qu’être normal signifie.
Les créateurs de Aspergirl, Judith Godinot et Hadrien Cousin, ont eu l’idée de la série en écoutant un podcast où une femme racontait qu’elle avait découvert qu’elle était autiste à 37 ans lorsque son fils a été lui-même diagnostiqué. A partir de là, ils voulaient une série sur une relation parent/enfant contrainte par la norme. Et en effet, c’est là tout le discours de la série, à savoir ce qui est normal et ce qui ne l’est pas, et d’ailleurs qu’est-ce qu’être normal ?
Aspergirl choisit le ton de la comédie pour parler de manière légère de ce sujet trop peu souvent mis en avant en fiction, et ici en fait carrément ses héros. Il y a beaucoup de choses positives dans cette série qui veut nous faire nous questionner sur la normalité et mettre en avant le décalage avec les neuro-typiques. Mais c’est aussi très maladroit par moment et c’est difficile d’adhérer à l’univers tant le curseur de la comédie est placé au mauvais endroit et donc ça fonctionne pas vraiment.
Il était important pour l’équipe de bien se documenter pour faire cette série. Ils ont rencontré des adolescents autistes pour savoir comment s’était passé l’entrée au collège. Mais ils ont également échangé avec une psychologue du CRA (Centre de ressources autisme) et chaque texte était relu et les scénaristes se sont beaucoup appuyés sur les retours qu’ils ont reçu. On sent également le regard bienveillant de la réalisatrice Lola Roqueplo, mais est-ce suffisant ? Une question qui se pose tout de suite c’est la légitimité de Nicole Ferroni à interpréter le rôle d’une personne neuro-atypique. De même pour Carel Brown (Guilhem) qui a remporté le prix du meilleur acteur de la compétition séries française à Séries Mania. L’équipe reconnait que ça a été un vrai sujet mais qu’ils ont fait le choix de ces acteurs car ils avaient très peu de jours de tournage et qu’il fallait une actrice expérimentée avec de l’humour pour le rôle de Louison, et qui pouvait gérer un tournage intense. La réalité de l’autisme est dure et s’ils avaient pris des personnes neuro-atypiques pour interpréter les rôles principaux, il aurait fallu aménager énormément de choses lors du tournage et c’était très compliqué dans ce cas là. En revanche, on peut y découvrir 3 comédien.nes atteint du spectre de l’autisme dans la série : Angèle Rohé (Charlie), David Mauqui (Sven) et Julien Prez (Kevin).
Aspergirl a pour but de nous faire rire et réfléchir et malheureusement il n’y a que l’un des deux aspects qui réussit vraiment le défi. Malgré les meilleures intentions du monde on reste un peu sur notre faim.
5/10
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J’ai vraiment eu beaucoup de mal a aller au bout du deuxième épisode, et je ne pense pas en regarder plus. Ce que je vois dans cette série, ce sont des clichés et une histoire qui ne colle pas. Si le but était de faire rire à un moment, je me demande bien lequel. Si, je sais : quand elle achète du PQ, comme si on en trouvait à la pièce, déballé, disponible comme ça en rayon. Y avait une pénurie pendant le tournage?
Ils ont peut-être consulté de vrais autistes avant de réaliser la série, mais j’ai juste l’impression de regarder une mise en pratique surjouée d’une liste de symptômes qu’on aurait trouvée sur Wikipédia. Et franchement, comment Louison a-t-elle pu se marier et avoir un enfant avec un homme aussi terre-à-terre et insipide? Comment ses parents avec leur vieille attitude de Justin Bridou se réveillent seulement à l’épisode 1 quant au comportement de leur fille et de leur petit-fils?
Désolé, ça ne colle pas. Louison ne peut pas être devenue une femme neuro-atypique aussi peu développée avec un entourage pareil. Un entourage aussi « normalisateur ». C’est soit elle qui aurait du s’adapter plus tôt, soit eux qui auraient du se rendre compte. En tout cas, en tant qu’Asperger féminin, elle aurait du assimiler les codes comportementaux beaucoup plus profondément. Quand on parle d’autisme et de comportement étrange, on parle en majorité d’hommes. Les femmes sont bien plus difficiles à diagnostiquer.
Mais là, elle est plus à l’ouest que son gosse et c’est lui qui devrait avoir besoin d’une aide sociale. Je sais que l’autisme est un spectre, on n’est pas tous pareils, on n’a pas tous la même façon de l’exprimer. Mais quand même, si on prend le temps d’imaginer comment les personnages en sont arrivés au premier épisode, tout s’écroule tout de suite.
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