Quatrième opus de la saga, The Predator est cette fois-ci réalisé par Shane Black à qui l’on doit The Nice Guys et le controversé Iron Man 3. Ce Predator est-il une suite utile ou un épisode raté ?

The Predator – 20th Century Fox – 2018
Synopsis : Les pires prédateurs de l’univers sont maintenant plus forts et plus intelligents que jamais. Alors qu’un jeune garçon devient accidentellement leur cible, seul un équipage hétéroclite d’anciens soldats et un professeur de science contestataire peuvent empêcher l’extinction de la race humaine.
Dans ce nouvel épisode, la menace est connue à la fois du spectateur et des personnages du film. De ce fait, Shane Black n’essaie pas de nous cacher le Predator bien longtemps. On le voit dès la première séquence, plutôt bien fichue, dans laquelle il est pourchassé par d’autres Predators.
Certains regretteront que le réalisateur montre sans concession la créature que ce soit en pleine nuit ou sous les néons d’un laboratoire, nous montrant le Predator dans les moindre détails. Il semblerait même que les Predators aient perdu la notion de discretion, puisqu’ils se montrent au premier venu, attaquent un lieu public et envoie un monstre de plusieurs mètres de haut… L’intrigue ne fait aucun sens, et des personnages sont obligés de raconter les enjeux du film, à l’image de leur ennemi Traeger (Sterling K. Brown) expliquant à un sbire, et par la même occasion au public, qui est le Predator du début, ce qu’il voulait et pourquoi il était pourchassé…
Ce que le film perd en crédibilité, il le récupère avec ce qui est la force de Shane Black : les dialogues et les scènes de camaraderie. Il nous l’a montré avec son The Nice Guys, le buddy movie est sa spécialité. De ce côté-là, il ne nous déçoit pas avec les scènes entre le héros McKenna (Boyd Holbrook) et son équipe de fortune qu’il rencontre dans un bus direction l’hôpital psychiatrique.
Ce petit monde composé, entre autres, de Coyle (Keegan-Michael Key), Baxley (Thomas Jane) et Williams (Trevente Rhodes) se lancent des piques toutes les deux minutes, offrant de bonnes scènes humoristiques, bien que ce n’est pas ce que l’on vient voir dans un film Predator… Ils sont rapidement rejoint par une professeur de science, jouée par l’excellente Olivia Munn, qui s’est retrouvée embarquée dans cette histoire, il faut passer sur certaines facilités scénaristiques, maître-mot de ce film… L’autre personnage féminin est interprétée par Yvonne Strahovski, qui est connue aujourd’hui pour son rôle dans The Handmaid’s Tale. Son personnage, Emily, est la femme du héros et leur fils, incarné par Jacob Tremblay, tient une place importante dans l’histoire. Il est regrettable qu’Emily n’ait pas une place plus grande (elle a deux scènes), l’actrice a joué une espionne dans la série Chuck, un atout qu’on aperçoit dans sa dernière apparition mais qui n’est malheureusement pas exploité.
The Predator enchaîne les facilités et ne surprend guère ou pas dans le bon sens, notamment avec la monstration constante du Predator. Malgré cela, le film n’est pas déplaisant à regarder grâce aux interactions entre les personnages et à des séquences d’action assez bien menées dans l’ensemble, à l’exception de quelques effets numériques issus, sans doute, des reshoots de dernière minute. Bref, un film qui ne fera pas date ni dans le cinéma ni dans la saga. C’est un opus ni bon ni mauvais, pourrait-on dire insipide ? Ne serait-ce pas pire ?
5/10