Présenté au Festival du film fantastique de Gérardmer, Piaffe est est un film de genre qui ne laisse pas indifférent. Très moderne dans ses thématiques, le film s’est peut-être un peu perdu en chemin.

Synopsis : Zara, bruiteur·se non-binaire, est remplacé au pied levé suite à une dépression par sa petite soeur, Eva. A mesure qu’Eva s’efforce d’accomplir sa mission, qui consiste à recréer le son d’un cheval dans une publicité pour un antidépresseur, elle s’aperçoit que son corps est en évolution… Une queue de cheval lui apparaît. En parallèle, sa rencontre avec un botaniste lui permet d’expérimenter une relation BDSM comme soumise.
Piaffe est situé dans un univers clairement queer et kinky, tourné en pellicule et qui fait la part belle au son et à l’univers du bruitage. Le film a débuté au festival de Locarno. Le travail de l’image et du son sont ses points forts. Le plaisir féminin y est montré d’une façon nouvelle, originale, le rapport au corps et à ses changements y est ludique et joyeux, et pour cela, le film est salutaire.
Je reste dérangée et étonnée par deux choses trop cruciales à mon sens pour l’apprécier : le consentement dans le BDSM n’est pas explicité, les personnages n’échangeant presque aucune parole. Aucun safeword ni aucune façon d’arrêter la relation sexuelle n’est établie. Quand la réalisatrice explique que son héroïne soumise garde en fait le contrôle des relations sexuelles, ce n’est pas forcément convaincant dans sa mise en scène.
De plus, l’ambiguïté voyeuriste ou le climat incestueux entre Eva et Zara n’est pas compréhensible. Quel en est l’origine ? L’intérêt ?Le sens ? Ces deux problèmes nous sortent de l’histoire, dans un film qui justement promettait de montrer un récit différent sur le genre et les sexualités. Un sentiment de déception au final avec Piaffe.
5/10
Article rédigé par Daphné Leblond
Réalisation : Ann Oren
Casting : Simone Bucio, Sebastian Rudolph, Simon(e) Jaikiriuma Paetau
Genre : Drame, thriller
Nationalité : Allemagne