Présentée en avant-première lors du dernier festival Séries Mania, Toutouyoutou est repartie avec le prix de la meilleure musique. La série est lancée ce jeudi 8 septembre sur OCS. Est-ce que le mélange comédie et espionnage est une réussite ?

Synopsis : Début des années 1980, région toulousaine, berceau de l’aéronautique française. Karine, 40 ans, mère de famille docile et discrète, voit sa vie bouleversée par la découverte de l’aérobic. Animé par la charismatique Jane, tout droit débarquée de son Texas natal, le cours du jeudi soir devient pour Karine et ses copines une planche de salut et l’arène de leur émancipation. Mais derrière les sourires, les justaucorps violets et les corps bronzés se cache une réalité bien plus complexe : et si Jane n’était pas celle qu’elle prétendait ? Et si ce rêve américain n’était qu’une illusion ?
OCS est surement l’une des plateformes les plus innovantes quand il s’agit de fictions françaises, en particulier ses fictions de 26 minutes. Il y a eu des pépites comme Les Grands ou Irresponsable, des séries ambitieuses comme Missions, série française de science-fiction, mais également des ovnis sérielles où l’on adhère ou pas, mais ce qui est sûr c’est qu’ils marquent par leur originalité.
Toutouyoutou fait clairement parti de cette dernière catégorie. Le pitch est autant amusant que barré. On prend plaisir à retrouver une série d’espionnage, se déroulant dans les années 80, sur fond d’aérobic. Il fallait y penser tout de même. Et quand on dit aérobic on pense tout de suite à Gym Tonic, Véronique et Davina… (pour ceux qui ont la référence). Il y a un véritable côté nostalgique dans Toutouyoutou qui marche très bien, accompagné d’une bande-originale des années 80 qui fonctionne à la perfection, le tout avec les costumes et coiffures qui vont avec.
Cette série qui se situe entre comédie et espionnage laisse penser au premier abord qu’elle a du mal à trouver son chemin. Il faut persévérer, les premiers épisodes sont un peu mous, ne placent pas forcément tout de suite les véritables enjeux et il faut un certain temps avant de s’attacher aux personnages. C’est un peu le gros point faible de Toutouyoutou, car c’est dommage de devoir attendre la moitié de la saison pour vraiment rentrer dans une série.
C’est au fur et à mesure qu’on découvre que la série à travers l’espionnage veut parler principalement des années 80, de l’arrivée de la culture américaine en France, et surtout de l’émancipation féminine. La place de la femme est l’élément central de la série, elle commence à travailler, à ne plus dépendre de son mari, à être autre chose que seulement « une femme » et/ou « une mère ». L’espionnage et l’aérobic, au final, sont vraiment au second plan.
Petite anecdote de tournage; toutes les scènes d’aérobic ont été tournées à la suite en l’espace d’une semaine. Ils avaient un chorégraphe qui créait en fonction des intrigues. Les actrices ont trouvé ça très cardio, bien plus que ce que l’on peut imaginer.
Finalement Toutouyoutou ravive notre nostalgie des années 80, nous fait sourire par ses références à l’émergence de la culture américaine encrée actuellement dans nos vies et nous fait prendre conscience qu’en 40 ans le monde a changé (ou pas). Comme quoi on peut s’attendre à tout avec un cours d’aérobic. L’ouverture de fin de saison laisse la place pour une saison 2. So let’s go !
6/10