Après leur premier long métrage solo, Teddy, les frères jumeaux Ludovic et Zoran Boukherma continuent dans le cinéma de genre avec le premier film de requins français. Entre thriller et comédie, L’année du requin avec Marina Foïs, Jean-Pascal Zadi et Kad Merad, se présente comme un hommage décalé au cultissime Les dents de la mer de Steven Spielberg.

Synopsis : Maja, gendarme maritime dans les Landes, voit se réaliser son pire cauchemar : prendre sa retraite anticipée ! Thierry, son mari, a déjà prévu la place de camping et le mobil home. Mais la disparition d’un vacancier met toute la côte en alerte : un requin rôde dans la baie ! Aidée de ses jeunes collègues Eugénie et Blaise, elle saute sur l’occasion pour s’offrir une dernière mission…
Les frères Ludovic et Zoran Boukherma sont donc de retour avec un nouveau film de genre. Après avoir marqué les esprits grâce au loup-garou dans Teddy, les deux jeunes scénaristes et réalisateurs originaires de Nouvelle Aquitaine s’attaquent, à l’occasion des vacances d’été, à un de leur fantasme cinématographique, le film de requins. Loin d’être un remake français des Dents de la mer, ce long métrage a une identité forte qui lui est propre, s’imprégnant du style et de l’ambiance ô combien particulier de ces réalisateurs.
L’année du requin est donc un mix entre le thriller, dont il reprend assez efficacement les codes, et la comédie si singulière que les réalisateurs exploitent déjà depuis Willy 1er. Un mélange de réalisme parfois à la limite du documentaire et une bonne dose d’absurdité, qui crée cette ambiance comique. Comme dirait Naps : C’est la kiffance ! Les acteurs sont, pour la plupart des rôles tertiaires, des habitants des Landes où se situe l’histoire du film, pas forcément acteurs de profession, afin de garder une certaine authenticité. C’est d’ailleurs plutôt réussi, c’est assez rare que des personnages aient vraiment l’accent de la région où se déroule l’action, bizarrement.
Le film aborde des sujets du quotidien et de la vie des stations balnéaires en utilisant le prisme du requin comme allégorie. Ecrit pendant le confinement, on sent l’empreinte du COVID en toile de fond. La politique, l’écologie et évidemment les parisiens en prennent aussi pour leurs grades.
Le long métrage manque peut-être d’un peu de consistance. On sent que les multiples réécritures ont gommé des idées intéressantes qui auraient dynamiser l’ensemble. Peut-être un manque de moyen technique ou de budget. La réalisation est surprenante et efficace et le casting principale est assez juste dans le jeu et s’insert plutôt bien dans l’ambiance générale. La prolifique Marina Foïs, six films cette année, est parfaite dans ce rôle qui lui semble tailler sur mesure. Son duo d’acolyte interprété par Jean-Pascal Zadi et Christine Gautier la sert plutôt bien même s’il aurait pu être un peu plus exploité. Alors que Kad Merad, son mari à l’écran, semble un peu moins à sa place autant dans sa vie que dans l’intrigue.
Vendue comme une comédie un peu légère, L’année du requin n’est pas un film accessible à tout le monde et bien qu’il soit moins fort et percutant que Teddy, il devrait plaire aux fans du duo créatif. Pour les autres, il sera aussi incisif qu’une dent de requin, ce sera tout ou rien.
7/10
Date de sortie : 3 Août 2022
Réalisation : Ludovic Boukherma, Zoran Boukherma
Casting : Marina Foïs, Jean-Pascal Zadi, Kad Merad, Christine Gautier
Genre : Comédie, Thriller
Nationalité : Français
Distributeur : The Jokers Films
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