Le créateur de Downton Abbey revient à la télévision avec une nouvelle série, The Gilded Age, qui va vous rendre accroc aux grandes robes d’époque et aux crépages de chignon. A découvrir tous les mardis en US+24 sur OCS.

Synopsis : 1882. Alors que son père vient de mourir, la laissant sans le sou, la jeune Marian Brook doit quitter sa Pennsylvanie natale pour rejoindre ses tantes, Agnes et Ada, à New York. De la tranquillité de la vie rurale, au bouillonnement incessant de la ville, Marian se retrouve bien malgré elle au milieu d’une guerre sociale qui oppose les anciennes et les nouvelles fortunes, qui essaient de garder leur place ou de se faire la leur dans la société.
Un thème musical lyrique. Une lettre qui annonce une mauvaise nouvelle. Un travelling qui suit un personnage de dos, nous permettant par son biais de découvrir l’organisation, de bas en haut, d’une maison qui se réveille… Ça vous dit quelque chose ? Oui, à nous aussi. Mais cette fois nous ne sommes pas en Angleterre au début du XXème Siècle, mais à New York au début du XIX ème, dans la nouvelle série de Julian Fellowes. Mais à ne pas s’y tromper, les fans de Downton Abbey reconnaîtront les codes qui ont fait les premières minutes de la saga Crawley. Et la série ne s’arrêtera pas là pour les similitudes.
Reconstitution grandiose, costumes superbes, décors sublimes… Visuellement, tout est réuni pour attirer notre attention, nous en mettre plein la vue, et nous faire entrer dans la série. Et force est de constater que ça fonctionne. On a envie de s’y installer.
Mais là où Julian Fellowes est le meilleur, c’est dans l’écriture de ses personnages, toute en nuances, en finesse, en subtilité, loin des stéréotypes. Plus encore que dans Downton Abbey, il fait de The Gilded Age une série aux grands rôles féminins. Elles sont là, elles règnent en maîtres sur la société, décidant des normes, des conventions, de ce qui est juste ou non, acceptable ou non, et derrière elles, les époux, fils, neveux, voisins suivent, s’adaptant à ce monde, ou non, pour les femmes qui jalonnent leur vie.
Au casting on retrouve du beau monde, Cynthia Nixon (bien plus délicieuse que dans l’affreux prequel de Sex and the City), Taissa Farmiga, Carrie Coon… Des actrices un peu plus confidentielles aussi, mais qui ne déméritent pas face aux plus connues, Denée Benton et Louisa Jacobson en tête. Mais surtout… Queen Christine Baranski, qui illumine chaque épisode de sa présence, de son jeu, de sa diction parfaite pour les répliques cinglantes.
Comme pour Downton Abbey, sous les mètres de tissus, les demeures fastueuses, et l’apparente frivolité de l’univers bourgeois américain de la fin du XIXème Siècle, des intrigues bien plus dramatiques et sombres viennent se jouer. Et très vite on se retrouve passionné par cette lutte des classes, basée plutôt sur une fragilité des égos que sur des principes sociaux actés. On sent poindre des thématiques fortes à venir, un propos sur l’émancipation des femmes, la mise en marge des personnes de couleur, les mariages arrangés, l’homosexualité, l’élévation et la ruine sociale… Au bout de trois épisodes, on ne tient plus. On meurt d’en savoir plus. Vivement la suite !
8/10
Article rédigé par Marion Pluss