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[Critique] Désigné Coupable : Jugé magistral jusqu’à preuve du contraire

Quinze ans après Le Dernier Roi d’Écosse, Kevin MacDonald compte bien renouer avec le succès en proposant Désigné Coupable une histoire vraie, bouleversante, tirée du livre Les carnets de Guantanamo de Mohamedou Ould Slahi. Interprété par un casting incroyable, de Tahar Rahim plus percutant que dans un prophète, à Jodie Foster d’une justesse émotionnelle impeccable, en passant par la divergente Shailene Woodley et Benedict Cumberbatch aussi droit et empreint d’éthique que Dr Strange, cette tragique tranche de vie explose de vérité à l’écran.

Désigné Coupable – Metropolitan Films – 2021

Synopsis : Capturé par le gouvernement américain, Mohamedou Ould Slahi est détenu depuis des années à Guantánamo, sans jugement ni inculpation. À bout de forces, il se découvre deux alliées inattendues : l’avocate Nancy Hollander et sa collaboratrice Teri Duncan. Avec ténacité, les deux femmes vont affronter l’implacable système au nom d’une justice équitable.

Désigné Coupable est juste exceptionnel, un véritable coup de poing, révoltant du début à la fin, tant il est imprégné de vérité et d’injustice. Le thème reste actuel même si l’histoire courre depuis septembre 2011. Aujourd’hui, des centaines de prisonniers sont toujours oubliés à Guantanamo. Coupable ou innocent ? Là n’est pas la question. Mohamedou qui n’est plus qu’un simple numéro dans cette atroce prison n’est qu’une victime parmi tant d’autres, d’un état, d’un système inhumain dans lequel personne ne se sent vraiment concerné. Qu’il soit coupable ou non il n’y avait aucune preuve valable, ni même aucune inculpation pour justifier la détention et encore moins de lui faire subir ce qui est décrit dans ces pages et qui est retranscrit en images dans ce film.

Un long-métrage utile et percutant que l’on espère efficace. Les personnages sont forts et touchants car réalistes et humains tant dans leur compassion que dans leur faiblesse. Des prestations hautes en couleur que ce soit la réalisation parfois à la limite du supportable dans l’illustration de la violence ou le jeu extraordinaire de Tahar Rahim qui dit lui-même qu’il a eu du mal à se sortir de ce rôle profond et éprouvant. 

Tout comme cette histoire, c’est un film qui laisse des traces, la tonalité et la narration proche du documentaire, domaine dans lequel excelle Kevin MacDonald, fait que l’on est vraiment plongé dedans, on en devient parano, on espère que ça va s’arrêter à un moment. On oublie vite les potentiels faits dont le personnage est soupçonné tant son traitement est traumatisant. On se demande bien comment il peut pardonner et faire preuve d’autant de force de résistance et de l’humanité dont il n’a pas eu l’égard car il était désigné coupable sans preuve ni jugement. A ne pas manquer !

9/10


Date de sortie : 14 juillet 2021
Réalisation : Kevin Macdonald
Casting : Tahar Rahim, Jodie Foster, Benedict Cumberbatch, Shailene Woodley
Genre : Drame
Nationalité : US
Distributeur : Metropolitan Films

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