Synopsis (incompréhensible si vous ne connaissez pas la série) : Scully a sombré dans le coma et son activité cérébrale déconcerte les neurologues. Quand elle reprend conscience, elle prévient Mulder et Skinner : l’Homme à la cigarette est encore en vie, plus influent que jamais, et William pourrait être la clé pour l’arrêter.
GARANTIE SANS SPOILERS
Il y a presque un quart de siècle, Chris Carter amenait à la télévision le duo d’enquêteurs le plus cultissime de la pop culture moderne. Ce mois ci, 10 saisons et deux films plus tard, Fox Mulder et Dana Scully reviennent pour dix épisodes, les derniers pour Gillian Anderson (Scully) qui a officialisé son départ définitif (si, si, vraiment cette fois) du show au plus de 200 épisodes.
Il est très difficile de faire une critique construite et objective de toute chose en rapport avec The X-Files tant l’univers créé par Chris Carter est complexe. Ou plutôt il est assez difficile d’évoquer cette saison 11 à toute personne pour lesquelles The X-Files est juste un show sur les aliens. A ceux là, nous conseillerons fortement de regarder le pilote de la série et les épisodes fondateurs. Ils sauront alors s’ils sont loners ou mythologiques. Ah vous voyez ! Si vous commencez à être perdus avec ces deux termes, mieux vaux vous refaire un petit rattrapage des premières saisons qui (étonnamment) n’ont pas si mal vieilli que ça.
Remettons les choses dans un contexte spatio-temporel clair pour commencer : En 1993, The X-Files commence sur la Fox avec un pitch faussement classique : deux enquêteurs du FBI travaillent sur les affaires paranormales dites « X-Files » avec deux approches très différentes, l’un est totalement « believer » et voit tout d’abord les explications les plus saugrenues pour chaque situation (Fox Mulder), l’autre plus terre à terre sera la sceptique du duo. Mais très vite les intrigues deviennent beaucoup plus complexes.
Durant 7 saisons, ce schéma sera respecté mais la trame narrative de la série sera composée d’épisodes « loners » et d’épisodes « mythologiques ». Les épisodes loners peuvent être regardés tels quels, sans connaissance approfondie de la série, et les épisodes mythologiques constituent un arc indépendant, avec seulement une poignée d’épisodes par saisons – les plus forts et les plus chers généralement – avec une histoire de conspiration et un univers digne de Tolkien dans sa complexité, qu’un « profane » aura beaucoup de mal à comprendre (voire ne comprendra absolument pas). Ajoutez à cela un film (avec un arc mythologique) entre les saisons 5 et 6 de la série indispensable à la bonne compréhension de la transition de saison à saison (révolutionnaire en 1998 ). Ajoutez à cela deux saisons avec un transfert de personnalité, les saisons 8 et 9 dans lesquelles David Duchovny (Mulder) sera beaucoup moins présent et qui verra Gillan Anderson (Scully) devenir le Mulder d’un nouveau duo avec Robert Patrick cette fois (Doggett).
Ajoutez à cela un final (qui devait être donc la révélation de toutes les vérités et dieu sait qu’il y en avait) en 2002, qui a laissé plus de questions qu’autres choses à la manière du final de Lost (très inspirée de The X-Files ). Ajoutez à cela un deuxième film en 2008, un film loner cette fois (donc sans apporter de réponses aux questions en suspens avec juste une histoire paranormale avec un début et une fin), et le retour des deux figures emblématiques aux premiers rôles. Ajoutez à cela l’espoir d’un nouveau film qui se transforme en … une saison 10 en 2016 (tout est possible avec The X Files). Ce sera un succès public et critique inattendu et très important. Une saison qui compte 6 épisodes, deux mythologiques et 4 loners. Tout le monde suit toujours ?
Deux ans après la fin de cette saison 10 avec un cliffhanger tellement gros qu’on est pas étonné du debut de cette saison 11, les fans sont extrêmement partagés au terme des deux épisodes qui ont pour l’instant été diffusés outre atlantique. Il faut néanmoins savoir que les fans de The X-Files (et ils sont nombreux, très nombreux et, à raison, extrêmement sévères avec une série qui aura jalonnée toute leur existence) ont toujours été partagé sur la série. Il y a ceux qui préfèrent les épisodes mythologiques et cet arc en plusieurs saisons, d’autres qui préfèrent uniquement les loners, d’autres qui cherchent sans cesse dans la pudeur extrême du show une romance égrainée entre les deux personnages (on les appelle les shippers), d’autres qui refusent et sont presque dans un déni de toute romance, et le grand public au milieu qui s’en fiche un peu. Pas évident donc de satisfaire ce public fidèle, exigeant, et très hétéroclite. C’est pour cette raison qu’une critique de la série est compliquée et forcément subjective aux vues des informations ci-dessus, excepté sur l’aspect technique ou un consensus est généralement trouvé.
Pour aller plus loin avant de parler de cette saison 11, nous vous conseillons vivement le documentaire en visionnage gratuit sur YouTube autour de ces différents aspects et des exigences du public intitulé X-Philes, ils voulaient croire).
L’auteur de ces lignes fait parti de la communauté « mythologique » comprenez adorateur de cet arc narratif complotiste qui s’étend sur 25 ans et également « shipper », comprenez adorateur de la relation pudique mais certaine des deux personnages sur ces mêmes 25 ans. Le premier épisode de cette saison 11 « My Struggle III » allant entièrement dans ce sens, cet article vous le décrira comme une totale réussite, technique et scénaristique, là où un adorateur de loner vous dira le contraire.
Le premier épisode et le dernier épisode de la saison 10 (« My Struggle I et II ») et les premiers et derniers épisodes de cette saison 11 (« My Struggle III » et « My Struggle IV ») peuvent se regarder comme un bloc en oubliant les loners qui les séparent. De même ces loners qui les séparent peuvent être regardé en un bloc également en omettant les épisodes mythologiques. C’est l’une des choses regrettables mais qui n’a jamais changé depuis la création de la série : on reste en suspens à la fin d’un épisode « mythologique » avec tout un tas de questions qui devraient forcément être abordées l’épisode suivant mais qui ne le sont pas et à peine évoqué (parfois pas du tout). Il faudra attendre plusieurs épisodes pour la suite du cliffhanger ou de l’arc, en ayant parfois l’impression que l’épisode précédant était hier pour les personnages (ce fut le cas l’an dernier avec le premier et le dernier épisode et une nouvelle fois cette saison )
Ce season premiere offre des réponses mais comme d’habitude avec The X-Files, plus les réponses arrivent plus d’autres questions viennent. Et l’episode 2 ne les évoque évidemment pas. Cette saison sera la dernière de Gllian Anderson, nous attendons donc beaucoup de réponses autour de Scully qui devra être traitée en peu d’épisodes, mais qui laissera sans doutes les fans sur leur fin. Aux vues des révélations chocs de ce premier épisode, il sera impossible d’avoir un arc narratif complet en quelques épisodes. Puisque comme d’habitude il y aura plus de « loners » que de « mythologiques ».
Cette saison semble avant tout destinée aux fans purs et durs. La saison précédente était plutôt grand public, puisque les risques que la série n’intéresse plus personne était élevés. Après son carton, Chris Carter peut être plus précis quant aux clins d’oeils cette saison. Et attention, l’univers de The X-Files est si riche que comme à la manière d’un Game of Thrones, un épisode apparemment banal diffusé IL Y A 17 ANS (!) prend tout son sens ici.
Un twist majeur divise le public des ce premier épisode, pourtant, il n’est pas une surprise pour les spécialistes de la série. Nous vous conseillons d’ailleurs avant d’entamer cette saison de regarder à nouveau le quinzième épisode de la septième (et meilleure) saison de la série. On retrouve un côté très sombre dans les dialogues, la technique et le jeu dans ce premier épisode, assez similaires aux épisodes anthologiques de la série.
On peut néanmoins regretter une approche scénaristique très masculine (trop masculine) autour du personnage (central) de Scully, qui semble être dépendante des hommes et de leur bon plaisir sans pouvoir rien y faire (rien de sexuel rassurez vous mais le viol intellectuel voire corporel peut être évoqué). On retrouve tous les personnages emblématiques de la série (excepté quelques-uns) lors de ce premier épisode, au rythme assez frénétique mais tout de même moins folklo que le final de la saison précédente)
L’introduction de l’épisode tout comme celles du 1 et 6 de la saison précédente est totalement philosophique et colle parfaitement à l’actualité (Donald Trump appréciera, comme George Bush au temps du deuxième film, être associé à une vérité définitivement ailleurs). On est dans une étude du complotisme assumée pour le plus grand plaisir des adorateurs de ces thèmes et au grand désespoir des adorateurs de loners. Que ceux-là se rassurent, dès le deuxième épisode, on retourne dans un schéma classique de début et de fin, d’un dossier spécial, etc … Mais contrairement à l’an passé les loners de cette saison devraient plaire à ceux préférant les épisodes complotistes : on retrouve avec joie et surprise un personnage emblématique de la série, et dans des épisodes mythologiques, qui revient là pour un loner. On retrouve également l’humour original de la série avec de multiples clins d’œils à certaines scènes perdues dans des épisodes d’il y a 20 ans : Scully évoquant les cassettes pornos de Mulder, humour noir, ouverture d’idée sur la vie sexuelle ou non des deux personnages. À noter également qu’on retrouve des fins ouvertes dignes des meilleures épisodes de la série, entendez par là discutables pendant des heures sur les forums concernant la série.
Pari semi gagné pour Chris Carter puisque bien que cette saison ait bien moins démarrée que la précédente, le bouche à oreille suit son court aux USA et les replays de cette saison montent en flèche. Une saison qui semble revenir aux sources, avec un public de source, des personnages de source, des thèmes de source et l’humour de source.
À découvrir chaque mercredi soir sur la Fox et très prochainement en primetime et en VOST sur M6.
j’aime me promener sur votre blog. un bel univers. Très intéressant. vous pouvez visiter mon blog naissant ( lien sur pseudo) à bientôt.
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