White Famous, série porté par Jay Pharaoh, star de Saturday Night Live est-elle une série habile dans son propos ?

White Famous – Showtime/Lionsgate – 2017
Synopsis: Floyd Mooney, un comédien de stand-up à succès, revient à Los Angeles après des mois de tournée. Il entend être un père présent et renouer avec son ex-femme qu’il aime toujours. Sa carrière stagnant, Floyd décide de suivre les conseils de Malcolm, son agent, pour passer à l’étape supérieure : transcender la couleur de peau et ainsi devenir un « white famous ». Parviendra-t-il à faire des compromis qui n’iront pas à l’encontre de ses convictions ?
White Famous raconte l’histoire de Floyd Mooney (Jay Pharaoh), comique de stand-up au porte d’Hollywood, prêt à lui offrir des rôles dans des productions cinématographiques et télévisuelles. White Famous se veut une critique du système Hollywoodien qui avale et recrache les talents comme un vulgaire mouchoir, encore plus pour un afro-américain, mais ce que je constate, c’est que pour le moment, c’est plutôt une série qui a une certaine aversion des femmes et se montre très juvénile dans son approche. En effet, sous couvert de dénoncer le racisme sous-jacent dans l’industrie, il va surtout démontrer à son insu un autre problème, celui de la place de la femme dans la société.
La cause du refus initial du rôle au cinéma ? Se travestir en femme. Son pire cauchemar ? Ne plus avoir de parties génitales masculines. Parce qu’il a refusé la proposition émanant de Jamie Foxx himself, il peut garder son intégrité, et donc avoir un autre rôle. OK. Je dois avouer que cela me gêne. La représentation de la masculinité des blacks est donc sauve. Mais se fait donc au détriment des femmes, qui doivent se coltiner des hommes blacks mal dans leur peau.
Je ne dis pas que la série n’est pas dénuée de bon moments, Floyd semble vouloir faire ce qui est bien pour sa famille. Il est certes séparé de la mère de ses enfants Sadie (Cleopatra Coleman, aperçu déjà dans Last Man on Earth), mais on sent que leur relation peut à tout moment reprendre. La façon dont il se comporte avec son enfant sont touchantes. Mais ces moments authentiques sont malheureusement étouffés par la vulgarité et l’envie d’attirer le chaland, en l’occurrence les hommes, à savoir mettre les corps dénudés de femmes anonymes. Comme si, à Hollywood, c’était la fête à la saucisse quotidiennement.
Dans une des scènes dénudées, Jamie Foxx joue une version de lui-même, un peu un artiste grandeur nature qui en fait se fait sous la forme d’un womanizer. Malheureusement, ça passe mal, surtout avec les affaires retentissantes actuellement à Hollywood.
Ce qui sauve un peu le pilote, c’est la rencontre avec un producteur, en l’occurrence l’excellent Stephen Tobolowsky, toujours impeccable dans ses rôles et surtout qui n’hésite pas à se ridiculiser. En effet, ce producteur, incapable de passer outre sa propre image mentale quand au question raciale amène des moments d’incompréhension et d’humour bienvenue.
Bref, White Famous est en l’état une série qui n’est qu’une version bien creuse d’une série qui sur le papier avait un potentiel énorme, à savoir un regard original et caustique sur Hollywood ainsi que la place des minorités dans cette industrie, au travers de la voix d’un des comiques les plus talentueux de ces dernières années au SNL. Si j’avais une série sur Hollywood à vous conseiller, ce serait Episodes, qui s’est éteinte en ce début de mois d’Octobre 2017 après 4 saisons toute hilarantes, elle aussi sur Showtime.
4/10