Séries/Tout commence avec un pilot

[Pilot] Suburra : Une plongée dans l’enfer romain

Netflix offre un préquel au film Suburra en série et invite les spectateurs dans les méandres de Rome : pouvoirs, religion, mafia, criminalité. Est-ce aussi bon que Gomorrah, ou autres séries italiennes se penchant sur la criminalité en Italie ? 

Suburra

Suburra – Netflix – 2017

Synopsis: Suite à la démission du maire de Rome, sur fond d’enjeux politiques et économiques, trois jeunes au profils les plus disparate possible ambitionnent de tirer profit de l’environnement instable à cause d’un événement tragique qui va les réunir.

Avec sa première commande italienne, Netflix ambitionne toujours et encore d’amener du contenu frais à son audience internationale. Suburra est un préquel du film éponyme de 2015 qui était lui-même tiré du roman. Les événements se déroule quatre ans avant le film que je n’ai personnellement pas encore vu, mais est-ce si grave ?

Dans un certain sens, il est bien d’arriver de temps en temps vierge de tout information. Ici, dans ce premier épisode, l’exercice est plus ardu, car il a la lourde tache de mettre en place son environnement, ses personnages, l’intrigue et le fonctionnement de la ville et de ses différentes factions. En effet, se côtoient l’Eglise catholique au Vatican, la politique, la mafia, ainsi que la police. Pour éclaircir l’histoire, en voici un condensé : le Vatican, en situation économique précaire s’apprête à vendre des terres dans les environs d’Ostie, place côtière de Rome. Ce dont tout le monde s’arrache. Le prêtre en charge de la vente, se retrouvent être à la merci de trois jeunes loups après son overdose lors d’une orgie de trop, accompagné d’image salaces et compromettantes. S’ensuit le chantage.

Le réalisateur Michele Placido a la tache de présenter ses trois jeunes protagonistes et leurs backgrounds, qui vont se confronter à la vieille garde. Nous avons donc Aureliano Adami, blond peroxydé, aguerri à la rue et accessoirement frère de celle qui tient les rênes des opérations sur la côte Romaine, Gabriele « Lele » Marchili, fils de policier le jour, dealer et entremetteurs le soir, et Alberto « Spadino » Anacleti, prince du gang des « gypsy ». A ceci s’ajoute Samurai, à priori l’homme le plus puissant de Rome, qui exerce son autorité alors que le poste de maire est vacant, en intimidant tout le monde.

L’attrait de Suburra tient énormément sur la culture locale, les machinations de Rome et sur son imagerie, à tomber par terre. En effet, Rome a en son centre une institution religieuse mondiale, le centre politique italien, ainsi que d’une organisation mafieuse immense, tout cela dans une ville qui n’est finalement pas si grande. Mais ce qui tient en haleine, c’est la galerie de personnages, à la manière d’un Game of Thrones (pour sa pléthore d’histoires qui se confondent). Ici, il n’y a pas à proprement parler de héros au premier abord. Le trailer du film fait penser que c’était un film ancré dans une imagerie violente et peu subtile. Grace au format série, le pilote ici prend son temps pour installer ses personnages au travers de dialogues avec aplomb, sans emphase et étonnamment avec des flashs d’émotions, ce qui est rare dans une série de mafia. Ils révèlent parfaitement chaque personnage et ce que l’on a besoin d’entendre pour colorer ce beau monde, et effectivement aidé par un très bon cast.

Loin des clichés que l’on se fait sur l’Italie moderne, avec ses images touristiques, son romantisme, ses plats de pâtes à la truffe, Suburra montre l’âpreté et la violence latente, une atmosphère suffocante et elle n’hésite pas à souligner les travers d’un patriarcat répressif, qui est remarquable pour une série italienne. Comparativement à Gomorrah, où la violence l’emporte, où tout le monde est malfaisant, peut-être à cause de son sujet, Suburra prend le temps tout de même de nuancer, colorer, aérer cet univers violent.

Suburra est pour moi une série qui mérite d’être vus et je vais de ce pas commencer à dévorer les 10 épisodes que constituent cette saison.

8/10

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