Récompensé par le prix du public lors du 43e Festival de Deauville, Mary est le film à ne pas manquer en cette période morose qu’est la rentrée.

Mary – 20th Century Fox – 2017
Synopsis: Frank Adler se bat pour obtenir la garde de sa nièce Mary, qui témoigne d’un don hors du commun pour les mathématiques.
Si vous voulez voir un bon feel-good movie en cette rentrée des classes, après un été chargé en événement, ce film est pour vous. Si vous êtes plutôt en quête d’un film qui traite de la difficulté d’adaptation des prodiges dans nos sociétés, passez votre chemin.
Mary est ce genre de film qui parle plutôt à votre cœur qu’à votre cerveau, et ce n’est pas lui faire offense, ni injure. C’est un excellent film avec du cœur, de l’humour, de la passion pour son sujet, plutôt qu’une envie de faire avancer le problème. D’où son prix du public au 43e festival de Deauville.
Le script de Tom Flynn est plutôt adepte à rendre crédible le personnage de Mary, surdoué et avec un caractère bien trempé. Mais ce qui donne vie à ce personnage c’est Mckenna Grace, son interprète. Elle lui insuffle vraiment une touche de vitalité et de fraicheur, qui nous fait succomber instantanément en admiration devant ce petit bout de chou. Encore une réussite de Marc Webb, après nous avoir découvert Chloé Grace Moretz dans (500) Days of Summer.
Webb est avant tout un excellent directeur de comédiens et cela se voit avec d’excellentes performances et une alchimie parfaite entre Frank (Chris Evans) jouant l’oncle et Mary (Mckenna Grace), avec en soutien Octavia Spencer en voisine de la famille, quoiqu’un peu sous utilisée, et Jenny Slate, en institutrice de Mary.
Ce qui est surprenant, c’est la structure qui prend un tournant soudain lorsque la grand mère de Mary intervient, après que l’école s’aperçoit de son génie et la prévient. En effet, le film se transforme en film de tribunal, où les deux s’envoient des bombes à la figure pour prouver qui est plus méritant pour garder Mary. Et après cette partie, le film vire au mélodrame avec à la clé des scènes à la limite du larmoyant, quand vient le moment de réunir Frank et Mary.
Autre aspect que j’ai trouvé gênant dans le script, mais cela n’engage que moi, c’est la question de la génétique. Je m’explique. Je trouve douteux, voire même dangereux, qu’il s’avère que toute la famille se trouve être des génies en puissance. Je veux bien que la génétique y soit pour beaucoup, mais la grand mère, la mère, et la fille, mais aussi le grand père, et l’oncle sont des grands intellectuels ou prodiges (et oui, Frank était [Attention Spoilers] : un professeur universitaire en philosophie). J’avoue ne pas avoir cru au fait que Chris Evans soit un ancien professeur, surtout qu’au début, on nous le présente comme quelqu’un qui ne peut plus subvenir a l’enseignement de Mary à la maison.
Alors oui, le film est très bon, extrêmement bien interprété, avec du cœur et pas prise de tête. Et je dirais tant mieux. Mais je regrette qu’il lui manque un souffle, une certaine cohérence et un peu plus de subtilité. Webb nous avait prouvé qu’il savait le faire avec (500) Days of Summer. C’est dommage.
7,5/10