Après Le monde nous appartient (2014), Stephan Streker revient avec Noces, un film poignant. Portrait à fleur de peau d’une jeune femme belgo-pakistanaise contrainte au mariage.

Noces – Jour2Fête – 2017
Synopsis : Zahira, belgo-pakistanaise de dix-huit ans, est très proche de chacun des membres de sa famille jusqu’au jour où on lui impose un mariage traditionnel. Ecartelée entre les exigences de ses parents, son mode de vie occidental et ses aspirations de liberté, la jeune fille compte sur l’aide de son grand frère et confident, Amir.
Le film se déroule dans une période très courte. On plonge dans le quotidien d’une jeune lycéenne de 18 ans qui prend rendez-vous pour un avortement. Un acte qui semble prévoir un funeste futur à la suite du récit. En effet, appartenant à une famille pakistanaise, il y a la religion et ses coutumes auxquelles on ne peut échapper. Il semble ainsi y avoir une mise en scène de l’enfermement à travers ces plans sans horizon, cette façon de filmer avec insistance les regards des personnages, et celui, plus important de tous, de Zahira (Lina El Arabi). Elle semble piégée de part ce qu’elle doit à sa famille.
L’absence de musique semble appuyer sur cette pesanteur, le poids d’un devoir à accomplir. Ainsi on se connecte à elle, à sa souffrance, à sa vie jusqu’à regarder de façon frontale ses interlocuteurs comme si nous étions à sa place. Alors de notre regard extérieur, la situation semble ridicule, absurde. Comment en effet pourrait-on en France aujourd’hui accepter de se laisser dicter l’homme ou la femme avec qui l’on doit rester toute notre vie ? Comment accepter d’épouser un inconnu sous le prétexte qu’il est de même religion et nationalité ?
Toutes ces questions mettent en avant la difficulté à accepter et comprendre la culture d’un pays étranger surtout lorsque celle-ci porte atteinte à l’un des fondement de sa démocratie : La liberté.
Ce film est ainsi poignant parce qu’il décrit avec froideur et réalisme une situation qui révulse de par son étrangeté, son absurdité. Le réalisateur semble prendre dès lors le parti de dénoncer cette loi ancestrale qui est celle du mariage forcé. Mariage obligé par des traditions archaïques, qui perpétuent une peur, celle perdre l’ honneur dans la famille qui ne les respectera pas.
7/10