Z : The Begining of Everything est la nouvelle série d’Amazon, écrite par le duo Dawn Prestich et Nicole Yorkin et adaptée d’une mini-biographie de Nancy Milford, gagnante d’un prix Pulitzer. Après avoir visionné 2 des 10 épisodes de la saison, la série nous a t-elle convaincue ?

Z :: The beginning of everything – Amazon – 2017
Comme le titre ne l’indique pas, la série narre les débuts de Zelda Fitzgerald, née Sayre. Vivant à Montgomery en Alabama, la reconstitution de cette époque est tout à fait charmante, si ce n’est impersonnel. Dans le sud, au début du 20e siècle, la culture est très reconnaissable et typique.
Société patriarcale, misogynie ambiante, tout y est pour dépeindre un carcan à Zelda, pauvre petit oiseau en cage. Elle est effectivement montrée comme étant la femme que tout les hommes essayent de s’arracher. C’est assez drôle de voir le décalage entre notre époque et celle de cette période qui se déroule avant la 1ère Guerre Mondiale. Mais cela démontre encore plus le côté misogyne de la société. Zelda est le prix ultime, et donc n’est pas considérée comme un être humain. C’était un objet que l’homme devait gagner, pour pavoiser auprès des autres. Malgré tout, il y avait ce côté gentleman et somme toute respectueuse (en quelque sorte). De nos jours, des avances rejetées sont dorénavant mal reçues par la gent masculine qui n’hésite plus à se comporter en malotrus. Et oui, Tinder n’existait pas à l’époque.
Bien entendu, il y a eu un homme qui a sut attirer l’attention de Zelda, c’est Francis Scott Fitzgerald, le grand romancier et futur mondain. A ce moment du récit, c’est surtout un homme drafté pour aller combattre en France. De par son insistance et sa capacité à écrire de belles lettres, il réussit donc à créer une intimité avec elle. Et sans aucun doute, en ce faisant, à être inspiré lui-même pour ses prochains écrits.
Ces deux premiers épisodes sont donc d’une qualité somme toute remarquable, si ce n’est un brin léger, sans réel parti pris et surtout avec un format quelque peu court (30 min l’épisode) pour un tel sujet. Christina Ricci incarne cette Zelda, avec une certaine énergie qui éclipse son entourage. Elle est lumineuse, correspond parfaitement au rôle. Avec un accent du Sud parfait, elle incarne vraiment Zelda. Malheureusement, la narration s’avère bancale pour le coup, vu que l’attention est totalement focalisée sur elle et ne laisse que peu d’équilibre et de temps aux autres personnages. En ne se focalisant que sur elle, on perd en nuance et en subtilité. David Strathairn, qui incarne son père, émerge légèrement pour lui tenir tête, et David Hoflin, dans le rôle de Fitzgerald, n’arrive pas à insuffler de complexité dans ce rôle, que je trouve effacé. C’est peut-être pour se mettre au service du récit, concentré sur Zelda et aussi pour mettre en lumière le mythe autour de cet écrivain, qui a au final vampirisé sa femme à son profit.
De mes petits souvenirs, il ne me semble pas que leurs histoires ait souvent été adaptée sur les écrans, alors qu’ils étaient vraiment l’emblème phare des années 20, dans cette Amérique bouillonnante et des années folles à Paris. Je suis curieux et je vais surement continuer à regarder cette série, uniquement pour avoir un angle frais sur cette époque fascinante qu’à dut être cette « Génération perdues » et de cette reconstitution somme toute délicieuse. Et puis, le fait qu’il n’y ait que 4 heures à finir, ne va pas forcément empiéter sur mon temps. Peut-être un des avantages de ce format.
6,5/10
Article rédigé par S.T.