Avant-premières/Films

Divines : Pour finir les vacances en beauté !

Ce premier film d’Houda Benyamina a remporté la caméra d’or du Festival de Cannes 2016 et on comprend vite pourquoi. Intense et vivifiant, vous n’en sortirez pas indemne. 

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Divines – Diaphana Distribution – 2016

Synopsis : Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui, un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser son quotidien.

Divines est une des grandes surprises de cette année si ce n’est pas La surprise. En effet en regardant des films comme L’Economie du couple ou Moka, on a du mal à croire que le cinéma français a encore de beau jour devant lui, complètement submergé qu’il est par des drames sociaux petit bourgeois.

Organique et ample dans sa forme, ce film nous plonge dans l’odyssée tragique d’une jeune femme en devenir, rêvant de luxe et d’argent. Le pitch semble si simple et pourtant la beauté vient de celle-ci. La simplicité par laquelle les personnages évoluent, grandissent, sans artifice, avec une impulsion et une rage de vivre qui fait du bien dans un univers où pourtant tout semble déjà perdu entre les immeubles et les camps tziganes de banlieues et un B.E.P. secrétariat comme seul horizon d’avenir, le décors n’est guère réjouissant.

Mais le film prend de l’ampleur. Il y a quelque chose d’opératique dans l’envolée des mouvements et la puissance du jeu des acteurs. Des acteurs pourtant novices, pour la plupart jeune et non professionnel, surprennent par leur talent de composition. Oulaya Amamra (Dounia) et Déborah Lukumuena (Maimouna) sont entières et tellement charismatiques que cela rappelle à quel point le cinéma français ne reflète pas la population de son pays et que l’on ne peut qu’espérer y voir davantage de diversité.

Le sublime du film vient aussi et surtout de la musique qui accompagne autant les scènes violentes que douces. Des jeux de contrastes entre haut/bas, clair/obscur, richesse/pauvreté donnent un sens direct de rapport de force entre des univers qui semblent à la fois opposés et complémentaires. La rencontre entre l’onirisme et le réalisme n’est alors pas très loin comme pour aider à faire passer un message ou bien plus que cela, une émotion. En voyant ce film on ressent de la peine, de la honte mais aussi de l’espoir et un profond désir de rester humain.

Ne vous fiez donc pas à l’affiche du film qui donne un côté carnavalesque qui n’a pas lieu d’être, dans cette tragédie sublime et réaliste.

8/10


Sortie en France : 31 août 2016
Réalisateur : Ouda Benyamina
Casting :  Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Kevin Mischel
Genre : Drame
Nationalité : France
Distributeur : Diaphana Distribution

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