Lors de ce 17ème Festival de la Fiction TV à la Rochelle, nous avons pu découvrir la nouvelle série d’anticipation d’Arte en avant-première. Trepalium ne ressemble pas à ce qu’on a l’habitude de voir à la télévision française. Que vaut cette série de 6 épisodes ?
Synopsis : Dans un futur proche, 80% de la population est sans emploi. Ils sont séparés des actifs par un mur d’enceinte imprenable. Cédant à la menace terroriste, le gouvernement impose aux actifs de recruter un quota d’ «emplois solidaires ». Un ingénieur ambitieux récupère une zonarde chez lui, qui ressemble étrangement à sa femme. Lorsque sa femme disparaît soudainement, il demande à la zonarde de prendre sa place pour servir ses ambitions.
Arte ose et c’est ce qu’on retiendra principalement de Trepalium. Mettre une série d’anticipation en prime-time, c’est du jamais vu en France et un pari risqué. Mais Arte voit grand avec Trepalium. La série entièrement tournée en français, avec un casting français, nous plonge dans un univers qu’on a l’habitude de voir qu’au cinéma. On se sent obligé de faire la comparaison avec le film Hunger Games, qui par certains décors nous rappelle cette fameuse saga d’anticipation avec Jennifer Lawrence. Mais pas que, lorsque la première ministre de Trepalium vient faire son discours chez les zonars, ça ne vous rappelle pas une certaine Effie se rendant dans le district 12 ?
Passé cette comparaison, et l’originalité de la série, Trepalium, derrière cet univers dystopique, aborde métaphoriquement (ou pas) des sujets forts de notre société actuelle comme le chômage, le racisme, le terrorisme etc… C’est pourquoi c’est si surprenant de voir ce genre de série en prime en France, et ce n’est pas pour nous déplaire.
Malheureusement, la série n’est pas à la hauteur de ce qu’on pourrait en attendre. Hormis les décors un peu cheap (dommage que le budget en télévision soit si peu élevé), les épisodes manquent terriblement de rythme. Nous avons une longue introduction dans le pilot, voire trop longue, de l’univers et des personnages nous perdant un peu en cours de route. De plus, il est assez difficile de s’attacher aux personnages ou de s’identifier à eux. Les actifs sont les méchants, les zonars les gentils, c’est un peu trop caricatural, alors qu’il y a tellement de choses à développer d’intéressant dans ce genre d’univers. Même si certains passages ont des regains d’énergie, avec même quelques scènes d’action ou de suspense, on a du mal à vraiment y croire et vraiment rentrer dedans. Une autre déception, ce sont les acteurs. La plupart sont inconnus et malheureusement aucun ne sort du lot. Un vrai manque de charisme, en particulier pour Leonie Simaga de la Comédie Française qui interprète deux rôles dans la série et qui est loin d’avoir le talent de Tatiana Maslany de Orphan Black.
Au bout de ses six épisodes, Trepalium arrive à conclure sa série et les histoires de ses personnages. Une bonne chose ! Si la série revient pour une seconde saison, ça sera une série d’anthologie, se focalisant sur un autre thème que le travail.
Arte ose quelque chose de nouveau dans le paysage audiovisuel français et c’est rafraîchissant. Trepalium sera diffusée à partir du jeudi 11 février sur Arte. Est-ce que ça payera de prendre des risques ? Même si la série a de nombreux défauts, elle mérite le coup d’œil, ne serait-ce que par sa proposition originale.
5/10
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