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[Pilot] Blindspot : Sans laisser de trace

Blindspot - 2015 - NBC

Blindspot – 2015 – NBC

NBC ouvre les hostilités en cette rentrée séries 2015 des networks avec Blindspot, son cheval de bataille tatoué pour lequel elle a aligné les millions. Ce thriller high concept créé par Martin Gero a-t-il de quoi faire décrocher le jackpot à un network en manque de séries emblématiques ou le conduira-t-il sur la paille ? Et surtout est-ce un minimum regardable pour d’autres raisons que Jaimie Alexander? Les premiers éléments de réponse ne vous feront sûrement pas tomber des nues.

Autant vous le dire tout de suite, moi je suis là essentiellement pour les prises de vue sur New York. C’était le principal attrait de Blindspot pour moi avant d’en tester le pilot… et c’est l’une des principales qualités que j’en retiendrai. Alors on n’ira pas jusqu’à dire que *prendre une voix d’acteur très inspiré en plein commentaire audio du DVD de la série* New York est un personnage à part entière de l’histoire… mais tout de même. De jolis plans de Manhattan, Chinatown et de la Statue de la Liberté qui serviront les meilleures campagnes de Hotels.com.

Ah mais parce que vous voulez que je vous parle de l’intrigue la série aussi ? C’est-à-dire que, bon, un recyclage patchwork des chefs-d’œuvre d’art moderne que sont Prison Break, John Doe et Kyle XY, avouez que ça n’avait rien de bien excitant sur le papier. Non franchement, je veux bien concevoir la faute de goût d’en apprécier juste une, mais alors les trois… jusqu’à se dire, tiens, le corps entièrement tatoué, l’amnésie, les capacités surhumaines, ça ferait un bon mariage, j’en ferais bien une série, c’est un peu le summum de la fausse bonne idée télévisuelle. C’est vrai que ces trois séries ont toutes eu des trajectoires créatives hors du commun…

Qu’importe, NBC est vraisemblablement encore plus amnésique que la Jane Doe au centre du show et a décidé de tout miser sur Blindspot pour sa rentrée. Allez savoir pourquoi, qu’est-ce qui a donc pu tant plaire à la chaîne dans ce concept… peut-être que Bob Greenblatt idolâtre secrètement Wentworth Miller et Dominic Purcell et écrit des fanfics sur l’amour incestueux des frères Scolfield et voulait leur rendre hommage. Ou encore n’est-ce là qu’une prise de position élaborée de la part de NBC dans la polémique de l’encadrement de la nudité des bateleurs de Times Square. Que sais-je…

Jaimie Alexander et Sullivan Stapleton - Blindspot - NBC

Jaimie Alexander et Sullivan Stapleton – Blindspot – NBC

Toujours est-il que les moyens y sont. S’il y a bien un truc d’ailleurs qu’on ne peut pas reprocher à ce pilot c’est de faire les choses à moitié. De l’ouverture tapageuse dans un Times Square désert, aux scènes d’action qui s’assurent toutes un minimum de plus-value sur la production, du budget en veux-tu en voilà. Le tout sous la houlette d’un des producteurs télé les plus en vue du moment, j’ai nommé Greg Berlanti (Arrow, The Flash, Supergirl), et mené tambour battant par la star montante Jaimie Alexander (Thor, Agents of SHIELD).

Alors pour sûr, on ne s’ennuie pas, Blindspot fait preuve d’une redoutable efficacité dans le divertissement et propose du thriller accrocheur, facile à suivre, merci l’équipe d’assistants enquêteurs et scientifiques qui ponctuent le récit de leurs explications. Mais contrairement à ce que peut penser un certain Bolloré, l’argent, ça ne fait pas tout. Le charme, ça ne s’achète pas et Blindspot en manque cruellement. La série apparaît formatée à l’extrême. Elle expose d’ailleurs les bases de la narration de manière bien précipitée, comme pressée de vite déjà adopter sa formule épisodique, manifestement une enquête sur un tatouage par épisode.

Il n’empêche, Blindspot a la chance de pouvoir compter sur une lead parfaitement choisie. Jaimie Alexander délivre une solide performance. Elle est au juste milieu entre vulnérabilité et force de caractère pour faire de sa Jane Doe un personnage instantanément accessible au grand public. La série a aussi le minimum de bon sens de le rendre plus complexe qu’il n’apparaît avec un cliffhanger plutôt bien senti, qui pourrait presque annoncer un fil-rouge prometteur.

On est moins gâté en revanche avec le partenaire de la demoiselle, un Sullivan Stapleton assez peu charismatique qui incarne le flic de base réglementaire de tout thriller, hyper compétent, hyper intelligent, hyper important et surtout hyper chiant. Par ailleurs, on ne coupe pas aux graines d’une potentielle romance plus prévisible tu meurs, semées bien trop tôt à mon goût et aussi subtilement qu’une déclaration de Rachida Dati.

Bref, Blindspot en fait ce n’est pas siiiii nul, malgré son pitch à coucher dehors (ce que la série prendra d’ailleurs au pied de la lettre dès ses premières minutes). Ce n’est pas génial non plus. C’est un produit de divertissement efficace qui veut en mettre plein les yeux mais bien trop calibré et aseptisé pour laisser une trace.

5/10

Une réflexion sur “[Pilot] Blindspot : Sans laisser de trace

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