Synopsis : Cette parodie de la télé réalité Real Housewives et autres déclinaisons suit six femmes aussi caricaturales les unes que les autres.
Pour ceux qui ne connaissent pas Real Housewives, c’est une télé réalité diffusée sur Bravo qui suit un groupe de femmes de banlieues riches de grandes villes américaines dans leur quotidien.
The Hotwives of Orlando, une création originale du service de streaming Hulu, parodie cette émission en s’appropriant les codes du genre, en les utilisant et en les poussant encore plus loin créant des personnages caricaturaux. Mais ces femmes ne le sont-elles pas déjà ?
Casey Wilson (Happy Endingd et en septembre dans Marry Me) interprète Tawny St John, une femme au foyer qui trompe son mari avec son coach personnel et qui fait croire que son mari est mourant. Ce n’est pas tout, et c’est sans doute ce qu’il y a de mieux avec le personnage : Tawny dirige une organisation caritative pour offrir des talons hauts aux… chiens ! Et la raison qu’elle donne est hilarante. Veronica Von Vandervon (un nom absurde qui ne peut qu’être inventé !) est une « couguar », joué par Andrea Savage, qui n’arrête pas de faire des des sous-entendus sexuels et de les expliquer. Awkward! Phee Phee (Tymberlee Hill) est une afro-américaine qui n’a pas sa langue dans sa pochette et qui a une catchphrase déjà culte : « I’m Phee Phee! I gotta speak my mind! ». Shauna Maducci (Danielle Shneider) passe son temps à dépenser l’argent de son mari qui la déteste. Et elle est la « meilleure amie »/rivale de Tawny. Crystal Simmons (Angela Kinsey) est une chrétienne décérébrée qui se laisse dicter chacun de ses mouvements par son mari, auquel elle est au service. Et Amanda Simmons (Krysten Schaal) est la sœur droguée de Crystal qui est une ancienne enfant « star ».
Avec un portrait de personnages aussi clichés que réalistes de ce genre de programmes, les scénaristes ont en capturé l’essence : des protagonistes complètement stupides et qui ne pensent qu’à l’argent. Real Housewives et co. étant déjà ridicules, où se trouve l’intérêt de The Hotwives of Orlando ? C’est dans les personnages et les situations que l’on connaît par cœur et qui sont poussés à leurs extrêmes. Que l’on soit spectateur de la télé réalité ou non (ce n’est pas mon cas), on est habitué à ces codes soit parce qu’on en a entendu parler soit parce que l’on a vu des extraits, et les scénaristes jouent sur cela. Il y a toujours des bagarres, des catfights entre les housewives et c’est ce qui se produit vers la fin du pilote. Les héroïne ne cessent de répéter qu’elles ne veulent pas de drama. Chacune s’approprie cette phrase « I don’t want any drama » et en la répétant, elles créent une situation encore plus hilarante que de prime abord. Il est ici l’intérêt d’une telle parodie d’exister, jouer avec les codes et aller au-delà pour nous faire rire davantage, repousser les limites de ces programmes absurdes. La série doit beaucoup à ses personnages féminins tordants, à part peut-être Phee Phee et Crystal qui restent dans le pilote trop réalistes par rapport aux émissions parodiées. Les actrices ont pu improviser pendant le court tournage (7 jours pour 7 épisodes), et cela se ressent dans certaines scènes, ce qui ajoute du réalisme au délire ambiant.
Dans le même registre, on peut bien entendu citer la québécoise Le Cœur a ses raisons qui parodiait les soap operas ou encore Burning Love de Yahoo Screen qui pastiche The Bachelor.
Avec un pilote hilarant qui se moque avec brio d’un genre télévisuel stupide et un casting talentueux mené par Casey Wilson (qui nous manque depuis Happy Endings), ce pilote remplit sa fonction et on en redemande.
9/10
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