Vingt ans après L’Auberge Espagnole, Cédric Klapisch revient avec un format sériel pour dresser le portrait de la jeunesse européenne actuelle. Nous avons eu la chance de découvrir les deux premiers épisodes de Salade Grecque à Lille lors de la Cérémonie d’Ouverture de Séries Mania.

Synopsis : Tom, 26 ans, et sa sœur Mia, 22 ans, sont les enfants de Xavier et Wendy (L’Auberge Espagnole). À la mort de leur grand-père, ils héritent d’un immeuble à Athènes. Tom, jeune startuper formé à New York, rejoint sa sœur en Grèce pour gérer l’héritage familial. Mais il s’aperçoit que Mia, qui prétend faire ses études en Erasmus, est désormais une activiste qui dissimule sa nouvelle vie à toute la famille. Entre divergences d’opinions et modes de vie opposés, le partage de l’héritage devient très compliqué ! Comme leurs parents 25 ans plus tôt, Mia et Tom vont se retrouver pris dans le tourbillon d’une vie collective et cosmopolite qui va finalement les aider à se rapprocher…

Goûter à Salade Grecque, c’est indéniablement avoir en bouche un goût familier, celui du voyage, de l’aventure, de l’amitié et de la famille, celle qu’on se choisit (ou pas d’ailleurs). C’est se rappeler une autre bande, qui en 2002 profitait de la beauté de Barcelone, avant de s’éparpiller à Paris, à Londres ou à Moscou, et de finalement atterrir à New York une décennie plus tard (ou pas d’ailleurs). C’est aussi retrouver dans l’écriture des dialogues et d’un personnage tout particulièrement, celui de Tom (Aliocha Schneider), tout ce qu’on aime chez Cédric Klapisch, ce savoureux mélange de légèreté, de dynamisme et de malice.

Mais là où Xavier (Romain Duris) et consors étaient dans un perpétuel questionnement personnel, la nouvelle génération, quant à elle, semble plus se tourner vers l’ouverture. La remise en question du monde et de ses injustices est au cœur de la série, et pour autant on n’oublie jamais d’interroger la pertinence et la légitimité d’un héritage parental parfois oppressant. L’Europe n’est plus celle de nos parents, et la jeunesse que met en scène Cédric Klapisch et ses co-scénaristes en est l’exemple même, elle est moins insouciante, plus engagée. En ce sens, on se détache un peu de la trilogie originelle, pour aller vers quelque chose d’autre et c’est assez intéressant.

Alors évidemment, les curseurs sont poussés au maximum, et on n’évite pas parfois quelques clichés faciles. Mais au final, on passe outre et on passe un bon moment.

Les afficionados de L’Auberge Espagnole, des Poupées Russes et du Casse-tête Chinois retrouveront ce qu’ils ont aimé dans cette projection cosmopolite de la jeunesse européenne. Et au passage, ils se délecteront de la présence des anciens, Romain Duris, Kelly Reilly et Kevin Bishop, toujours là pour veiller au grain et assurer la passation.

On a hâte d’en voir plus, à partir du 14 avril sur Prime Vidéo.

7/10

Article rédigé par Marion Pluss