Le jury du festival du film fantastique de Gérardmer a décerné son grand prix au film espagnol La Pieta. C’est également celui qui a retenu le plus notre attention tout le long de ce festival.

Synopsis : Lili et son fils Mateo ont une relation fusionnelle qui les rend dépendants l’un de l’autre. Ils se complaisent dans une réalité suffocante jusqu’au jour où l’un d’entre eux est atteint d’une maladie grave. La simple idée d’être séparés les conduit à développer une version d’eux-mêmes la plus sombre et toxique qui soit.
Avec trois prix dont le Grand Prix du jury, La Pieta est le film le plus récompensé de cette trentième édition du festival. Pourtant, ce second long-métrage d‘Eduardo Casanova est loin des films d’horreur traditionnels de Gérardmer et a plutôt pour objet un des grands poncifs de la psychanalyse. En effet, le film aborde la relation quasi-incestueuse entre un jeune garçon et sa mère, mais au lieu de rester dans le registre de l’intime, le réalisateur pousse à l’extrême l’esthétique et la teneur du film (jusqu’à un parallèle osé entre la mère abusive et le dictateur Nord-Coréen).
Le résultat est extrêmement drôle, très cru (voire gore) et surprend par son approche exubérante. La Pieta pourra peut-être rebuter les adeptes d’un cinéma plus subtil et profond mais il réussit à aller au bout d’une forme différente sans jamais être ridicule.
8,5/10
Article rédigé par Alice Caputo