Avec son premier long métrage, La Dernière Vie de Simon, Léo Karmann démontre à ceux qui critiquent le cinéma français qu’avec un peu de talent et de subtilité, un film bien de chez nous peut être fantastique, ambitieux et rivaliser avec un certain nombre de ses homologues américains. Espérons que de plus en plus de films français prennent le risque de l’ambition.
La Dernière Vie de Simon – Jour2fête – 2020
Synopsis : Simon a 8 ans, il est orphelin. Son rêve est de trouver une famille prête à l’accueillir. Mais Simon n’est pas un enfant comme les autres, il a un pouvoir secret : il est capable de prendre l’apparence de chaque personne qu’il a déjà touchée.
La dernière vie de Simon est une première initiative ambitieuse, qui commence comme une chronique riche en émotions, avant de basculer dans un thriller adolescent, fantastique, intelligent, subtile et rafraîchissant. Ce projet mêle habilement du début à la fin le réalisme de la vie et le fait d’avoir un don surnaturel, sans trop en faire. Il ancre sa magie dans la dure réalité du quotidien, sans avoir besoin de créer tout un univers, ce qui facilite grandement l’identification aux personnages. Qui ne s’est jamais senti seul ? Qui n’a jamais voulu changer de peau ?
Ce sont les émotions que traverse ici notre petit orphelin, en quête d’une famille parfaite et terrifié par l’abandon, qui un beau jour va prendre son destin en mains mais se retrouver à jamais, coincé dans son mensonge. Une histoire poétique et romanesque traitée avec subtilité. Même si la fraîcheur de ce premier film se ressent fortement à travers le jeu d’acteur, la beauté de l’histoire ne vous laissera pas insensible. La réalisation arrive à palier et gommer tous les aspects négatifs de ce premier projet ambitieux. Car si on se doute que le budget est loin d’être celui d’un blockbuster américain, Léo Karmann joue astucieusement avec les scènes fantastiques pour que sa réalisation soit crédible et réussie. La faiblesse du budget se ressent plus dans la narration qui s’en retrouve un peu précipitée probablement par choix afin de maintenir une qualité visuelle impressionnante sans grand renfort d’effet numérique. On reste cependant scotché dans l’attente d’un dénouement qui bien qu’un peu brusque conclut merveilleusement cette histoire magique.
Alors que de plus en plus de films français innovent et tentent l’ambition, espérons que ce pari paiera en salle afin que d’autres productions tentent de relever le défis de l’ambition et de la qualité. Alors n’hésitez pas à faire comme le public de nombreux festival courrez-y et laissez vous porter.
7/10
Prix du public – Festival d’automne de Gardanne 2019
Prix du public – Mon premier festival 2019
Prix du public – Festival de Brides-les-bains 2019
Article rédigé par R.P.
Sur Nos Ecrans 