C’est lors du Festival de la Fiction TV de la Rochelle que nous avons rencontré Julie de Bona, l’une des héroïnes du Bazar de la Charité. Elle nous parle du personnage de Rose et de comment elle a travaillé le rôle.
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Qu’est-ce qui vous a attiré sur ce projet ?
Julie de Bona : La série historique, un rêve de gosse de faire une série en costume. Ça fait rêver, c’est romanesque, c’est un truc de princesse, de petite fille, tu es plongé dans une autre époque, dans un autre enjeu social. C’est la première raison. La deuxième c’était de retrouver Alexandre Laurent (réalisateur) avec qui j’ai tourné sur Le Secret d’Elise. J’avais tellement aimé bosser avec lui, avec lui je partais sur n’importe quoi. Et la troisième raison, c’est le personnage qui est extraordinaire. C’est un personnage inattendu, c’est un rôle de monstre.
Comment s’est passé le casting ?
J.d.B. : Alexandre avait déjà mon nom en tête, il y a eu un casting pour voir si j’étais bien dans le ton, il voulait que je confirme que je pouvais faire la bonne de l’époque, parce qu’il y a un énorme challenge avec mon personnage. Elle crame dans l’incendie, elle est absolument brûlée de la tête au pied du côté gauche, donc elle n’a plus son identité, c’est fini, Rose est morte. Elle va renaître de ses cendres autrement, kidnappée et séquestrée par une femme, et pas n’importe quelle femme, Josiane Balasko tout de même. Même si elle cherche à retrouver sa vie d’avant elle est cramée, c’est un travail sur l’identité, sur le regard de la société, et c’est une bonne, ces gens-là à l’époque on ne leur pardonne pas d’être infirme.
Rose va donc être dans une intrigue de lutte des classes ?
J.d.B. : Totalement puisqu’elle va prendre l’identité de la femme la plus riche de la place de Paris. C’est extraordinaire, elle est inidentifiable, elle a perdu son visage pour ça, on ne peut plus la reconnaître. Elle va se rebeller contre sa condition, et ça fait écho à aujourd’hui aux femmes brimées, c’est vraiment cette situation où tu n’as pas le choix.
C’était intéressant d’interpréter un personnage à deux facettes ?
J.d.B. : La bonne c’était limite plus simple, elle est courageuse, dans la dévotion, elle a juste cette culpabilité de sortir de sa condition. Elle va devoir assumer et faire des choses atroces. Le parcours de cette femme est fou. Et tout ça forcément cachée, on va voir peu de fois son visage.
Pour votre rôle, avez-vous rencontré des victimes d’incendie ?
J.d.B. : J’ai essayé mais je n’ai pas réussi. J’ai contacté l’association des grands brûlés de France. Sinon j’ai regardé pas mal de témoignages sur Internet. Une fille raconte vraiment sa douleur, et c’est ce que j’ai essayé de faire dans l’épisode 2, montrer la douleur partout, dans le corps, la douleur est insensée, je ne préfère pas l’imaginer je crois.
Comment se passait la préparation physique pour le tournage ?
J.d.B. : C’était la partie la plus compliquée. Je venais très très tôt le matin. Quand j’avais tout le corps brûlé c’était 3h de préparation, quand c’était juste la tête j’avais un faux crâne, c’était 1h. 1h le matin mais 1h le soir également, c’était fatiguant, je n’en pouvais plus de toute cette colle sur moi. Au début c’était génial, ça t’aide à rentrer dedans, mais à la fin je n’en pouvais plus. Mais les grands brûlés eux ne peuvent pas retirer leurs brûlures à la fin de la journée. Ce personnage m’a vraiment marqué, c’est vraiment dur ce qu’elle a vécu.
A la fin du premier épisode, on pense que ton personnage est mort. Est-ce que tu savais dès le début que tu serais présente tout le long de la série ?
J.d.B. : Oui je savais depuis le début. Je ne savais pas ce qui allait lui arriver mais comme c’était l’une des héroïnes je savais qu’elle n’allait pas mourir dès le premier épisode. Mais quand j’ai lu le premier épisode et que je vois qu’elle tombe dans les flammes j’étais choquée, j’enchaînais les pages. Et puis tout de suite au début de l’épisode 2 on voit mes yeux on sait que c’est moi. C’est Victor qui me sauve, il rerentre pour sauver des femmes. Ma mère en voyant la fin de l’épisode 1 elle a pleuré.
Vous avez eu beaucoup de retour sur la série ?
J.d.B. : Énormément ! Beaucoup d’acteurs, de réalisateurs, de producteurs qui disent « Waou, on n’a pas honte de la fiction française ». Il y a vraiment un pas qui a été fait au niveau de la qualité artistique et visuelle, d’image, de mise en scène, de risque. Ils étaient tous très touchés, heureux de partager ça, tous ensemble, toute la fiction française. Il y avait une énorme attente autour de ce projet, tout le monde savait que TF1 préparait une fiction historique à gros budget avec Netflix, et tout le monde trouve ça bien.
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