Le Festival Séries ManiaLille Hauts-De-France s’est achevé le samedi 5 mai 2018. Après nous avoir présenté pas moins de 83 séries, on vous propose un focus sur nos coups de cœur du festival. Évidemment nous n’avons pas pu tout voir. Voici une petite sélection.
Hubert et Fanny (Québec)
Synopsis : Hubert, un tatoueur de talent qui a du mal à s’engager, et Fanny, une travailleuse sociale dévouée, épanouie dans son couple, voient leurs chemins se croiser dans des circonstances dramatiques. Victimes d’un braquage dans une banque, ils vivront ensemble des heures angoissantes. C’est le début d’une romance qui va bouleverser le cours de leurs vies.
C’est la série feel good du festival. Hubert et Fanny ne révolutionne rien mais qu’est-ce qu’elle fait du bien. Cette série est vraiment un mélange de toutes les émotions et de tous les genres. Comédie, drame, comédie romantique… C’est avant tout une histoire d’amour, mais ce qui fait sa force c’est ses sujets autour et son encrage dans le réel. Alors oui la partie « coup de foudre » pendant une prise d’otage est un peu too much, mais pourquoi pas après tout. Hubert et Fanny arrive à nous raconter avec justesse les problèmes de couple quand celui-ci dure depuis des années, à nous parler de la famille, de l’adoption, de traumatisme. Au final, les deux héros sont-ils plutôt traumatisés par la prise d’otage ou par leur rencontre ? Leurs actes sont toujours bercés par la vérité, choses qu’on voit rarement en fiction. Les personnages secondaires nous intéressent autant que les principaux, je pense plus particulièrement au frère de Fanny qui affirme être né dans le mauvais corps. La voix off du premier épisode peut être un peu agaçante mais elle disparaît assez rapidement dès le second. En résumé, c’est une série qui fait du bien, avec des sujets intéressants, qui sait nous toucher un peu à la façon de This is us. Hubert et Fanny est le véritable coup de cœur de cette édition Séries Mania.
Harem (Israël)
Synopsis : Maya vit avec le gourou d’une communauté d’ascètes qui recueille de nombreuses femmes. Après plusieurs années, elle revient dans sa famille pour leur annoncer son mariage prochain, et les relations tendues de sa soeur avec ses parents vont lui permettre de la convaincre de venir vivre avec elle. Une série poignante sur le phénomène des sectes et leurs conséquences destructrices.
Les israéliens sont bons en séries TV et nous le prouve une nouvelle fois. C’est toujours intéressant de voir des sujets sur des sectes et de suivre l’enroulement. C’est ce que nous propose Harem, une série basée sur des faits réels, puisqu’il est tiré d’un livre écrit par Maayan, notre Maya de la série. De savoir que ces choses arrivent réellement fait froid dans le dos, on nous montre à quel point le gourou est malin et manipulateur. On reste sûrement un peu extérieur à cette histoire car on ne s’identifie pas vraiment, mais on se demande sans arrêt comment on réagirait dans cette situation. Le casting est impeccable et on a vraiment de l’empathie pour ces parents qui sont impuissants face à un homme prêt à tout pour agrandir son harem. Fort et prenant, on a très envie de voir la suite.
The Split (United Kingdom)
Synopsis : The Split explore le mariage moderne à travers le prisme des Defoes, une famille de femmes avocates londoniennes spécialisées dans les cas de divorce, qui doivent faire face au retour de leur père après trente ans d’absence.
The Split n’a rien d’original et traite de sujets déjà vu 36 000 fois à la télévision. Mais elle le fait remarquablement bien. On est complètement envoûté par cette famille dysfonctionnelle, régit par des femmes dont la plupart sont des avocates spécialisées dans le divorce. C’est majoritairement des histoires de femmes, avec des actrices époustouflantes, qui nous démontrent comment gérer de front un boulot important, des histoires de familles et leurs problèmes avec les hommes. Chapeau pour cette série anglaise qui nous attrape complètement avec peu.
An Ordinary Woman (Russie)
Synopsis : Marina a 39 ans. Fleuriste en façade, maquerelle en secret, elle jongle habilement entre ses filles et ses deux activités mais le fragile équilibre semble menacé lorsqu’elle reçoit un appel téléphonique à propos de l’une de ses escorts retrouvée assassinée.
Sur le papier, An ordinary Woman peut faire rire au premier abord. Mais c’est tout l’inverse après avoir découvert son premier épisode. C’est agréable de voir ce rôle, écrit généralement pour un homme, être raconté du point de vue féminin. Et oui les femmes aussi peuvent être des maquerelles et rentrer chez elle en cachant leur double vie à leur famille. C’est justement ce point de vue qui est intéressant, car sinon la série n’a rien d’original et se transforme très vite en thriller avec enquête suite à un meurtre.
Kiss me first (United Kingdom)
Synopsis : Leila trouve refuge dans un jeu de réalité virtuelle. Elle y rencontre une communauté secrète de joueurs dont fait partie Tess, qui la séduit par son assurance. Très vite, Leila doute de la bienveillance de ses nouveaux amis. Onze ans après Skins, Bryan Elsley brosse le portrait d’une jeunesse en perte de repères, porté par de sublimes animations virtuelles.
Kiss me first est ce qu’on appelle une série à concept. Utiliser la réalité virtuelle comme base d’une série est vraiment novateur est original. Même si on a pu voir Black Mirror s’y aventurer auparavant, on n’a jamais eu de séries centrées exclusivement sur le sujet. En plus de son concept, Kiss me first regroupe de très bons acteurs et nous embarque avec elle dans cet univers virtuel, où se retrouve une bande de « losers ». Oui mais passé le côté conceptuel de la série, je me demande qu’est-ce qu’elle veut bien me raconter ? Son gros défaut c’est qu’elle manque cruellement d’enjeux. A noter que la série est une co-production avec Netflix, qui sera le diffuseur à l’international car il fallait un certain budget pour construire cet univers virtuel. Malheureusement, la partie animation pêche un peu visuellement.
Come Home(United Kingdom)
Synopsis : Marie a pris la décision de quitter son mari Greg et ses enfants du jour au lendemain. Chacun de leur côté, ils tentent de se reconstruire malgré les non-dits et les incertitudes. Pourquoi Marie est-elle partie subitement ? Peut-on vraiment choisir de repartir à zéro ? Un drame nuancé et touchant sur la déconstruction du couple et de la famille.
Cette série anglaise, au sujet assez fort, joue vraiment la carte de l’émotion. On jongle entre différents sentiments tout le long des 3 épisodes. Difficile d’ailleurs de pas prendre parti d’un côté ou de l’autre au cours du visionnage. C’est une série qui touche et qui ne laisse pas indifférent. Elle est sublimée par le jeu de Christopher Eccleston et Paula Malcomson. Elle manque toutefois de rythme par moment. Je pense que Come Home a un problème de format. Il y a avec 3 épisodes quelques longueurs, je pense que ça aurait donné un excellent film en coupant quelques parties. Ou alors il aurait fallu développer certains points (peut être des flashbacks) et faire durer la série sur 6 épisodes.
Kiri (United Kingdom)
Synopsis : Miriam, assistante sociale attentive autorise la jeune Kiri à passer la journée avec son grand-père biologique, quelques jours avant l’officialisation de son adoption par sa famille d’accueil. Lorsque Kiri disparaît, chacun doit affronter ses responsabilités et sa culpabilité malgré le tourbillon médiatique.
Kiri est une série avec encore le meurtre d’un enfant, mais elle ne ressemble à aucune autre du genre. On voit les événements à travers les yeux d’une assistante sociale, remarquablement jouée par Sarah Lancashire. Hormis ce personnage hors du commun, les sujets de société évoqués dans la série, comme l’adoption inter-raciale, sont forts et prenants. Et même si on se retrouve au milieu d’un enquête, on a très envie de voir la suite au plus vite, surtout que c’est une mini série composée seulement de 4 épisodes.
Liberty (Danemark)
synopsis : Dans les années 80, les Knudsen quittent leur Danemark natal et s’installent en Tanzanie. Ils y retrouvent les Larsson, expatriés suédois et riches propriétaires terriens. Abandonné à lui-même dans cette communauté autocentrée, le jeune Christian fait la rencontre de Marcus, un garçon tanzanien qui l’amène à découvrir une autre réalité.
Liberty est avant tout un coup de cœur par son son sujet original. Rares sont les séries sur des expatriés, en particulier dans les années 80 en Tanzanie. C’est le genre de série que je juge importante par ce qu’elle peut apporter. On découvre une galerie de personnages, avec chacun leurs faiblesses, et c’est ce qui est passionnant dans Liberty. Et gros point fort de la série, elle ose des choses que l’on voit rarement à la télévision. Attention spoiler ! Tuer un bébé à la fin de son pilot, moi je dis chapeau.
On n’oublie pas les séries françaises évidemment. Elles feront l’objet d’un article à part.
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