Séries

Le Bureau des Légendes [Saison 2] : La meilleure série française actuelle ?

Promesse tenue ! Un an après la diffusion de la saison 1, la saison 2 du Bureau des Légendes débarque le lundi 9 mai sur Canal +. La saison 1 nous avait complètement charmés, en sera t-il de même pour cette seconde saison ?

Mathieu Kassovitz (Guillaume Debailly - Nom de code : Malotru)

Le bureau des légendes – Canal + – 2016

Synopsis : Quatre mois ont passé au sein de la DGSE. Guillaume Debailly, promu directeur adjoint du Bureau des légendes, est devenu un agent double pour le compte de la CIA. Sous couvert de séances de psychanalyse, il livre chaque semaine au Dr Balmes, son agent de contact à la CIA, les renseignements qu’il a pu rassembler. En échange, Malotru attend des Américains qu’ils libèrent la femme qu’il aime, Nadia El Mansour, emprisonnée par les Syriens quelque part dans le monde. Alors que de son côté, Marina Loiseau, alias Phénomène, débute sa délicate et dangereuse mission de clandestin en Iran, la DGSE est confrontée à une nouvelle crise : un djihadiste français, devenu officier de Daech, nargue publiquement la France de manière sanguinaire.

Oui en France on peut faire de bonnes séries ! Le Bureau des Légendes en est la preuve. Eric Rochant, showrunner de la série, l’avait promis, il voulait une saison 2 un an après la première. Chose rare en France pour le souligner. La saison 1 a été lancée le 27 avril 2015 sur Canal + et la saison 2 arrive sur nos écrans le 9 mai. Pari réussi donc pour Eric Rochant qui nous prouve que c’est possible d’avoir une série française qui revient tous les ans.

Au même titre que la première saison, la seconde nous transporte à nouveau dans un univers d’espionnage, de terrorisme et de problèmes géopolitiques. L’un des atouts majeurs du Bureau des Légendes est que la série française est au plus proche de l’actualité. Surtout après les événements survenus en France l’année dernière, à peine 6 mois plus tard on ose diffuser une série qui aborde ces thématiques, en plus, d’une façon prenante et réaliste. L’équipe était d’ailleurs en tournage le 13 novembre dernier en soirée. Un événement qui a pu en perturber certains à cause de leurs propres intrigues en saison 2.

Si la saison 1 servait principalement d’introduction à l’univers, la saison 2 s’affirme entièrement. Toujours lente, elle en est pas moins captivante. La finesse de l’écriture ainsi que sa réalisation nous emportent à travers le monde. Car cette seconde saison ne se contente pas de nous immerger dans les bureaux de la DGSE, l’action se passe désormais sur le terrain et nous fait voyager en Iran, en Syrie, en Turquie… (mais tout a été tourné au Maroc). Si Mathieu Kassovitz est moins présent cette saison, laissant plus de place aux autres personnages, il est toujours aussi bon dans son rôle de Guillaume Debailly/Malotru. Par contre,  son identité de Paul Lefèvre a complètement été délaissé cette saison. Il est possible qu’il retrouve sa légende en saison 3, qui sait ?

Cette saison se complexifie légèrement par rapport à la première car on suit plusieurs arcs narratifs en parallèle. Ce qui n’est pas forcément pour nous déplaire, ça permet de connaitre d’avantage certains personnages. Si en saison 1 on assistait à la naissance de Marina Loiseau, interprétée par Sara Giraudeau, c’est son épanouissement qui nous conquis lors de cette seconde saison. Son personnage se révèle complètement, devenant incontournable. Sa fragilité et son intelligence nous touchait déjà en saison 1, rendant son personnage très attachant, mais Sara Giraudeau réussit le pari fou de complètement nous rendre accroc à son personnage en saison 2.

Cette saison 2 s’intéresse également d’avantage à Sisteron, interprété par Jonathan Zaccaï, qui a le droit à une intrigue à lui lors des six premiers épisodes. L’épisode 6 donne lieu à l’une des scène les plus fortes et violentes de cette seconde saison. L’apothéose d’une montée en tension qui durait depuis plusieurs épisodes autour de son personnage. Les séries françaises osent donc des choses, et osent des choses encrées dans la réalité. Malheureusement, et ça doit être le seul vrai bémol que j’ai par rapport à cette saison 2, l’après épisode 6 n’est pas bien géré par rapport au personnage de Sisteron. (Attention Spoilers) Sisteron perd sa jambe et au lieu d’en faire un événement dramatique comme on peut facilement l’imaginer dans ce genre de situation, le personnage en rigole presque. Finalement ce grand événement devient en quelques secondes insignifiant, et c’est même pire que ça puisqu’on ne revoit pas Sisteron du reste de la saison, alors qu’on commençait à le découvrir et à l’apprécier.

En plus de nous intéresser d’avantage à d’autres personnages que Guillaume Debailly, cette saison nous amène trois nouveaux personnages forts qui ne nous laissent pas indifférent. Ceci est sûrement dû à la formidable interprétation des acteurs en question. On découvre tout d’abord Céline, interprétée par Pauline Etienne, qui n’est pas sans nous rappeler Marina Loiseau en saison 1. Nouvelle analyste au bureau Syrie, elle arrive toute innocente mais va beaucoup apprendre au côté de Guillaume, pour qui elle sera un vrai soutient. Autre personnage incontournable cette saison, Shapur Zamani, interprété par Moe Bar-El, fils à papa iranien, ambitieux et provocateur qui va se retrouver au cœur des intrigues avec Marina. Enfin, présente qu’en début de saison mais qui ne passera pas inaperçue, Sabrina, interprétée par Alice Belaïdi, est la sœur d’un Djihadiste et va se retrouver impliquer dans les intrigues avec Sisteron. Plein de petits nouveaux qui ont su trouver leur place cette saison et amener un nouveau souffle à la série.

Mais le cœur de la saison 2 du Bureau des Légendes est le jeu du chat et de la souris entre Guillaume et le directeur Duflot (interprété par Jean-Pierre Daroussin). Ce jeu réussira à nous tenir en haleine toute la saison, mais, comme on s’en doute dès le premier épisode, ceci ne peut pas bien se terminer. Celle qu’on pensait être au cœur de l’intrigue en saison 2, se révèle finalement être complètement inutile. Le personnage du Docteur Balmes, interprétée par Léa Drucker, était la grosse surprise du final de la saison 1,  puisqu’on découvre qu’en réalité elle fait partie de la CIA. Malheureusement, cette révélation retombe aussi vite qu’elle est arrivée. Guillaume joue double jeu et c’est au final la seule chose qu’on retient en saison 2. Ses scènes avec le Docteur Balmes sont anecdotiques, et le personnage aurait même pu disparaître, ça nous aurait pas dérangé plus que ça. Le véritable enjeu reste la loyauté/la trahison, et donc la relation Debailly/Duflot est mise à rude épreuve cette saison.

Entièrement conquise et sous le charme de cette série. Le Bureau des Légendes garde toute la qualité de sa première saison et gagne en maturité en saison 2. Sans doute la meilleure série française qu’on puisse voir actuellement à la télévision. Intelligente, fine, qui colle à l’actualité et avec un merveilleux casting. Et chose importante à souligner, il aura fallu attendre un an seulement entre deux saisons. Comme quoi c’est possible de faire une saison par an et, qui plus est, de qualité. A bon entendeur !

9,5/10

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