Pour la septième année consécutive, le Festival Séries Mania revient, dans une nouvelle formule qui s’annonce toujours plus aboutie.
La journée a débuté avec la table ronde Allociné, présentée comme chaque année par Thomas Destouches dont le sujet était « L’avenir des séries était-il dans son passé? ». Un sujet d’actualité puisque les remakes, reboots et suites sont de mode en ce moment. Pour l’accompagner, nous retrouvons autour de la table Alix Kerrest (Dailymars, Serial Causeurs), Nicolas Robert (scénariste), Benoit Lagane (France Inter), Pierre Langlais (Télérama) et Aurélien Allin (Cinemateaser).
En guise d’ouverture, le festival quitte le Forum des Images pour le Grand Rex et sa salle magnifique, rien que ça. L’humoriste Nora Hamzawi a eu la charge d’introduire la soirée, avant la présentation du jury ainsi que la montée sur scène de Bobby Cannavale venu présenté sa nouvelle série Vinyl du duo Martin Scorsese/Terence Winter (qui ont officié sur Boardwalk Empire).
À l’arrivée dans la salle, l’écran alterne entre un affichage promouvant le festival et un live montrant le passage des invités devant le photo call. On s’est donc mis au jeu de la reconnaissance des personnalités, et même à quatre, je pense que si la mention « peut mieux faire » peut s’appliquer à notre prestation, on en a quand même reconnu quelques-unes.
Se présente alors sur scène Nora Hamzawi, sans introduction, face à un public pour le moins retissant au début, peut être pris par surprise. Mais rapidement, face à l’intervention de la comédienne jouant sur les codes et les clichés des fans de séries, interpellant notamment David Chase (créateur des Sopranos et président du Jury) sur la série Maguy, « une série sur une femme cinquantenaire et son mari, propriétaire d’un magasin d’électro-ménager. Vous vous dites qu’il doit y avoir un truc, un secret, une surprise… Et bien non ! ». Parmi les séries citées lors de sa prestation se trouvent Beverly Hills, Dawson, Buffy contre les vampires, Homeland, et ce n’est pas exhaustif. Une prestation en stand up simple mais efficace, un bon début de festival.
Ensuite, Laurence Herzsberg (directrice générale du Forum des Images et Présidente du festival), a pris la parole avec son dynamisme et son entrain habituels, et une passion toujours aussi présente pour cette septième édition. Elle a d’abord procédé aux remerciements avant de présenter le jury composé cette année de David Chase, Yaël Abecassis (Hatufim, les films Kadosh et Va, vis et reviens), Amira Casar (vu dernièrement dans Versailles) Tony Grisoni (scénariste de Southcliff) et Fanny Herrero (créatrice de Dix Pour Cent, scénariste sur Les Bleus, premiers pas dans la police, Fais pas ci, fais pas ça, Un village français ou encore Kaboul Kitchen).
Puis elle a annoncé l’invité spécial de cette soirée d’ouverture : Bobby Cannavale. Son arrivée sur scène, dans sa démarche comme son attitude, faisant clairement penser à un mafieux italien, qui a de suite tranché avec sa prise de parole sympathique et parsemée d’humour, mais qui fut très rapide. Via des questions partagées entre Laurence Herzsberg et Charlotte Blum, on a ainsi appris que Vinyl a connu une gestation de 3 ans avant le tournage du pilote de 2h, qui a duré à lui seul 1 mois. Cela veut dire que la série a été pensée au moment où Terence Winter et Bobby Cannavale officiaient encore sur Boardwalk Empire. Ce n’est qu’un an après qu’a été tourné le deuxième épisode. Interrogé sur la différence entre être dirigé par Martin Scorsese et d’autres réalisateurs par la suite, il a répondu que le réalisateur de l’épisode 2 était Allen Coulter et que ce dernier avaient réalisé des épisodes des Sopranos et Boardwalk Empire (ainsi qu’House of Cards et Rome), et donc avait déjà travaillé avec Terence Winter et David Chase. Concernant son immersion dans les années 70’s Rock ‘N Roll, il a dit qu’HBO et Winter l’avait mis en contact avec Patti Smith notamment, ce qui lui a permis d’être en prise direct avec des artistes de cette époque.
Au final une belle soirée d’ouverture, qui a permis de voir Vinyl projetée sur un écran plus grand que jamais auparavant, même en considérant la première mondiale à New York, d’après Guillaume Jouhet (Directeur Général d’OCS). On aurait juste aimé que l’entretien avec Bobby Cannavale dure un peu plus longtemps, voire ait lieu à la fin, où il aurait été possible d’approfondir le pilote que toute la salle venait de voir.