Le projet est casse-gueule, oser toucher à Breaking Bad avec la renommée qu’on lui connaît, Better Call Saul réussit son pari avec un pilot avec des similarités à l’original mais le spin-off prouve qu’il peut aussi avoir des spécificités qui lui sont propres. Non, Better Call Saul n’est pas un spin-off qui copie-colle Breaking Bad.
Synopsis : Ce prequel retrace l’ascension de Jimmy, petit juriste minable mais beau-parleur. À force d’optimisme – et d’une petite dose d’escroquerie – il va se faire un nom dans le monde du droit, jusqu’à devenir une véritable légende.
La série est showrunné par Vince Gilligan (créateur de Breaking Bad), c’est pour cela qu’on retrouve dans ce pilot le rythme lent qui a fait beaucoup parlé. C’est majoritairement un prequel, c’est-à-dire que les intrigues se dérouleront avant Breaking Bad, mais le créateur a expliqué qu’il y aura plusieurs allers-retours entre l’avant, l’après et pendant la série avec Walter White. Justement, la scène d’introduction nous montre les conséquences du final sans rien révéler des événements. Saul Goodman vit, dans la peur, caché au fin fond du Nebraska et se remémore sa vie précédente, la réussite qu’il avait atteint, en regardant d’anciennes publicités, les fameuses « You Better Call Saul! ». La mise en scène du pilot, et notamment de cette première scène, dégage toute la maturité de celle de Breaking Bad : la précision du cadre, certains plans peu ordinaire, n’ayant pas de réel point de vue ancré. Notons que le réalisateur de cet épisode n’est autre que Vince Gilligan !
Cependant, la série réussit à imposer son identité propre, plus drôle (un humour noir grinçant) et cynique que la série mère. Avant d’être Saul Goodman, le personnage s’appelait Jimmy McGill. Avant d’être l’avocat véreux sortant nos criminels préférés des pires situations, c’est un avocat ringard, loser, tentant bien que mal de s’en sortir avec les affaires qu’on lui confit en tant qu’avocat commis d’office. L’essence de Saul est déjà là, manipulateur, arnaqueur, tout se met en place. Malgré sa vie désespérante, Jimmy/Saul ne se laisse pas abattre, l’acteur Bob Odenkirk déploie une énergie folle, déjà impressionnant avant, ici il excelle.
Ce pilot de 53 minutes construit plusieurs intrigues sans nous donner trop de détails ou en nous expliquant toute l’ampleur des relations qu’entretiennent les personnages, mais ce n’est pas nécessaire. Les éléments mis à notre disposition sont suffisants pour éveiller la curiosité, et je pense qu’on en saura plus très vite, et que ces nouveaux personnages nous révèleront de belles surprises.
8/10
Exceptionnellement, le pilot a été diffusé sur AMC le dimanche soir avec le retour de The Walking Dead, mais sa case horaire est le lundi, c’est pourquoi vous pourrez retrouver un nouvel épisode en VOSTFR et VF tous les mardis matin sur Netflix France.
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