Déjà disponible sur arte.tv puis le 7 avril sur Arte, En Thérapie revient pour une seconde saison de 35 épisodes, soit 35 séances de psychanalyse, 4 nouveaux patients et un nouveau personnage de référent pour Philippe Dayant.

Plus que dans les versions étrangères, la version française d’En Thérapie puise dans l’actualité pour enrichir l’intrigue. En effet, si l’on retrouve les mêmes personnages et la même ligne générale que dans In Treatment (la version HBO américaine), la 1ère saison s’inscrivait à la suite des attentats à Paris et cette 2nde saison prend place à la sortie du confinement ce qui permet aux auteurs de s’affranchir quelque peu de leurs nombreux prédécesseurs.
Pour les plus fidèles de la franchise pas de grandes surprises narratives donc dans cette adaptation néanmoins Toledo et Nacache savent s’entourer de grands noms français avec chez les acteurs d’une part : Agnès Jaoui, Charlotte Gainsbourg, Jacques Weber, Eye Haïdara ou encore Suzanne Lindon qui rejoignent le casting tandis que d’autres y reviennent : Frédéric Pierrot évidemment mais aussi Pio Marmaï, Clémence Poésy et Carole Bouquet. C’est d’autre part du côté de la réalisation que les choix impressionnent avec Arnaud Desplechin, Emmanuelle Bercot, Agnès Jaoui, ou encore Emmanuel Finkiel.
Au programme cette fois : un enfant qui vit mal la séparation de ses parents, une femme partagée entre son indépendance et la pression de sa famille pour une vie traditionnelle (à savoir mariage et enfant), une jeune fille à qui l’on vient de diagnostiquer un cancer et un chef d’entreprise dont une employée vient de se suicider. Parallèlement à tout cela, Philippe Dayant trouve une nouvelle référente en la personne de Claire (interprétée par Charlotte Gainsbourg) qui l’aide au cours de son procès (il est accusé d’avoir laissé un ancien patient – Reda Kateb dans la saison 1- se suicider dans une intervention militaire). Cette partie étant peut-être la plus intéressante puisqu’elle permet de faire le lien avec la saison précédente et la crise morale du personnage principal mais aussi de parler des responsabilités d’un psychanalyste sur la vie (et la mort ici) de ses patients.
Le résultat est assez réussi et parvient à susciter l’émotion et l’intérêt dans un format très rigide à la formellement et narrativement : un huis-clos le temps d’une séance médicale (aussi codifiée qui plus est qu’une analyse). On retrouve certainement les mêmes écueils que pour la première saison et les versions précédentes : une vulgarisation parfois un brin caricatural de la psychanalyse et un jeu un peu théâtral mais il faut reconnaître qu’on trouve aussi beaucoup de plaisirs à retrouver ces nouveaux personnages pour chacune de leur séance.
7/10
Article rédigé par Alice Caputo