Depuis le 26 février, Priscilla Folle du Désert a envahit le Casino de Paris pour un spectacle haut en couleur. Faut-il faire le voyage avec Priscilla ?

Priscilla Folle du désert
Synopsis : 3 amis s’apprêtent à traverser le désert Australien, de Sydney à Alice Springs, pour y présenter leur spectacle de Drag queen. Ils optent pour un bus qu’ils baptisent Priscilla pour le voyage de leur vie. Sur la route, ils ne trouvent pas que l’amour et l’amitié, mais bien plus que ce qu’ils n’auraient osé imaginer.
C’est dans une ambiance disco que je découvre l’intérieur de Casino de Paris. Boule à facettes, musique dont la date de passage radio oscille entre 1975 et 1980 tout est là. Tout est là y compris des drag queen se baladent dans des costumes aux niveau de paillettes et de plumes dépassant largement ce que l’oeil humain peut assimiler. Car Priscillia folle du désert c’est cela. Du disco, des plumes, des paillettes, des drag queen et une plongée dans l’Australie profonde. Adapté du film culte australien du même nom datant de 1994, le spectacle musical en reprends la trame principale.
L’histoire de ces trois personnages était le coeur du film. L’un homosexuel et également marié et père, un deuxième transsexuelle et un troisième complètement «folle». Si l’on retrouve les grandes lignes de l’histoire dans le spectacle musical donné au Casino de Paris, malheureusement les scènes de théâtre, bien joué par le casting tout entier, sont extrêmement réduites et l’on saute d’une scène à une autre sans avoir le temps de savourer ou de s’émouvoir vraiment pour les personnages.
La raison en est de faire la place belle aux numéros musicaux, succession de tubes disco et funk. Assurés parfois par trois chanteuses brillantes ou les trois acteurs principaux, ils sont l’occasion de débauche, de costumes tout de plume, de strass, d’inventivité et de mise en scène explosive. La troupe de danseuses et de danseurs accompagnant les acteurs participent également à la qualité des prestations dans ces moments.
Mais du coup, on se retrouve à suivre une succession de chansons faites pour faire taper dans les mains et chantonner, amenées avec plus ou moins de subtilité. Si les scènes de théâtre sont en français, les chansons sont évidemment non traduites, il faut donc avoir une connaissance de leurs titres et de leurs textes pour saisir la résonance avec l’histoire des personnages.
Et si les orchestrations des chansons sont réussies, même si faites pour être facilement reconnaissable, la sonorisation exagérée sur les basses gâchent un peu l’ensemble et même parfois les voix des comédiens et chanteuses.
Priscilla Folle du désert reste un spectacle musical efficace, très beau, à la mise en scène impressionnante mais qui peine à toucher et à raconter quelque chose faute de place faite à l’histoire et aux personnages.
6/10
Article rédigé par Laurent Doucet