Films

Creed : Rocky’s back (ou presque !)

Après Rocky Balboa sorti en 2007, Sylvester Stallone n’avait plus repris les gants de boxe. Il revient ici plus mythique que jamais sous la caméra de Ryan Coogler, très jeune cinéaste américain de 29 ans qui avait déjà fait ses preuves avec son premier film Fruitvale Station.

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Creed- Warner Bros – 2016

Synopsis : Adonis Johnson n’a jamais connu son père, le célèbre champion du monde poids lourd Apollo Creed décédé avant sa naissance. Pourtant, il a la boxe dans le sang et décide d’être entraîné par le meilleur de sa catégorie. À Philadelphie, il retrouve la trace de Rocky Balboa, que son père avait affronté autrefois, et lui demande de devenir son entraîneur. D’abord réticent, l’ancien champion décèle une force inébranlable chez Adonis et finit par accepter…

Dès les premières images, on plonge dans un espace clos, une prison pour jeune délinquant. Dans un couloir, filmé en plongé, avance une file de jeune garçon. Une sirène stridente retentit, les jeunes se plaquent au mur, juste à temps pour laisser passer des surveillants qui se précipitent dans une salle, au milieu de laquelle un groupe encercle deux jeunes se battant à mains nues. Sans prévenir la caméra se met à leur coller à la peau à tel point que l’on pourrait croire que leurs poings vont nous toucher. Voilà le talent du réalisateur, et cela tout le long du film, pas une seule faute rythmique, on devrait presque appuyer sur pause pour reprendre son souffle mais cela serait gâcher les mouvements de caméra légers et aériens qui subliment les moindres mouvements de Adonis. On a le goût du sang dans la bouche et l’on sent la sueur.Une image léchée, tel les vidéo clip que l’on regarde sur Youtube. Ce film s’inscrit dans la lignée de la génération Y. On veut donner une vision atteignable et familière de Philadelphie (le talent de la chef op’ Maryse Alberti y étant sans doute pour quelque chose.) L’univers de la boxe devient presque banal, les bikers à l’entrée d’une salle de quartier ne sont plus les gros bras effrayants mais les bons potes avec qui on va échanger quelques round.

L’enjeu est clair, Ryan Coogler veut donner une vision, dépoussiérée,   des Rocky considérés bien à tord comme de  » vieux films ». Le réalisateur offre donc ici un bel hommage à Sylvester Stallone et s’inscrit avec Creed en digne héritier du genre. Car s’il ne fait pas un seul faux pas, ce n’est pas un remake, c’est un film de boxe pour la nouvelle génération qui a entendu ses parents parler de Rocky comme le roi du ring. Pour cette génération, Michael B. Jordan, étoile montante du cinéma noir américain et figure du « Black lives matter » par son rôle dans Fruitvale Station, incarne ici ce jeune homme en marge, destiné à une grande carrière dans les affaires qu’il délaisse rapidement pour s’abandonner à sa passion, la boxe. Le jeune héros ne pouvait pas représenter de meilleur façon ce jeune américain pour qui tout semble déjà gagné alors que tout est à construire avec ce père qu’il déifie et renie  à la fois comme une figure indétrônable. Pourtant ce qui va pousser Adonis à avancer et repousser ses craintes c’est une chose toute simple et peut-être morale du film, s’il y en a une, c’est le bonheur de se sentir en vie. Peu importe les risques ou bien justement parce qu’il y en a, la vie doit être vécu comme on l’entend.

9/10


Sortie en France : 13 Janvier 2016
Réalisateur : Ryan Coogler
Acteurs : Michael B. Jordan, Silvester Stallone
Genre : drame
Nationalité : US
Distributeur : Warner Bros. France

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